Zurich (awp) - Lindt & Sprüngli a débuté la journée de mardi dans le rouge à la Bourse de Zurich, après avoir publié des ventes 2020 moins bonnes qu'attendu. Les analystes se montrent divisés quant à la future marche des affaires du chocolatier.

Vers 9h05, le bon Lindt & Sprüngli reculait de 3,9% à 8197,50 francs suisses, quand le SPI grignotait 0,32% à 13'575,73 points.

Le chocolatier de Kilchberg a enregistré un chiffre d'affaires de 4,02 milliards de francs suisses en 2020, soit une chute de 10,9% en un an. Ajustée des effets de change, l'évolution organique s'inscrit dans le négatif à -6,1%.

Jean-Philippe Bertschy de Vontobel note que des marchés clés comme l'Allemagne et le Royaume-Uni ont enregistré de la croissance, tout comme les produits phares Lindor et Excellence, qui ont bénéficié d'une plus forte consommation à domicile. L'analyste estime que Lindt & Sprüngli reste un acteur de niche de premier plan du secteur. L'entreprise a une solide expérience en matière de gestion des coûts, c'est pourquoi il juge la visibilité des revenus élevée. Il recommande le titre à l'achat.

UBS note que la pandémie de coronavirus a frappé le groupe, en particulier au niveau de ses propres boutiques (13% des ventes de 2019) et du commerce lié au voyage (3%). Le chocolatier a toutefois gagné des parts de marché dans ses principaux canaux de distribution, le commerce de détail représentant environ 80% des ventes, souligne l'analyste Joern Iffert. L'expert juge raisonnable la position prudente de Lindt quant à ses objecifs, en raison des incertitudes sur l'attitude des consommateurs. Lui aussi recommande à l'achat.

En revanche, Andreas von Arx juge plus sévèrement la performance du chocolatier. Il fait partie des acteurs suisse de l'alimentation les plus affectés par la crise, à l'inverse de Nestlé et de Givaudan qui devraient avoir connu une croissance continue en 2020. L'analyste trouve le marché trop optimiste sur le rebond post-Covid, alors que le groupe n'a pas fourni d'objectif de croissance 2021. Il pointe différents risques structurels (concurrence, changement des besoins des consommateurs) et des problématiques, celle du travail des enfants et celle des produits très sucrés. Le consensus table en 2021 sur une croissance organique de 8,7% quand Baader Helvea s'attend à 6,6%.

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