Zurich (awp) - Le chocolatier Lindt & Sprüngli a vu ses résultats impactés au premier semestre par la pandémie de coronavirus qui a saboté la très importante période de Pâques. La direction table sur l'ensemble de l'année sur un repli des ventes.

Le chiffre d'affaires a reculé entre janvier et fin juin de 12,7% à 1,54 milliard de francs suisses, tandis que le résultat d'exploitation (Ebit) a chuté de 86,5% à 17,1 millions. La marge afférente est passée de 7,2% au premier semestre 2019 à 1,1% pendant la période sous revue, a indiqué le groupe mardi dans un communiqué.

Le bénéfice net s'est quant à lui effondré de 77,6% à 19,7 millions de francs suisses.

Ces résultats sont mitigés, comparés aux prévisions du marché. Alors que les analystes interrogés par AWP s'attendaient à des ventes de 1,51 milliard de francs suisses en moyenne, l'Ebit était attendu à 32,9 millions et le profit net à seulement 6,6 millions.

La direction a indiqué avoir réalisé dans l'ensemble un bon premier semestre, avec une croissance "solide" des ventes et de la rentabilité jusqu'à début mars. A partir du deuxième trimestre, la pandémie de Covid-19 et les mesures de confinement ont par contre mis à mal la très importante période de vente des chocolats pour Pâques.

Les ventes en ligne ont été doublées, même si dans l'absolu elles se trouvent encore à un faible niveau, a précisé le directeur financier Martin Hug lors d'une conférence de presse téléphonique. L'ecommerce du chocolatier contribue actuellement à hauteur de 4% au chiffre d'affaires du groupe. Cette activité bénéficie d'une priorité stratégique et devrait continuer de croître.

Restructuration accélérée aux Etats-Unis

Fin mars, Lindt & Sprüngli avait biffé ses objectifs pour l'année en cours. Le groupe table désormais pour 2020 sur un repli organique des ventes de 5% à 7% et sur une marge opérationnelle d'environ 10%.

Les perspectives à plus long terme restent inchangées, avec une croissance annuelle organique des ventes de 5% à 7%. La marge opérationnelle (Ebit) doit atteindre 15% en 2022-2023 et partant de là réaliser une progression annuelle de 20 à 40 points de base.

La société a par contre quelque peu raboté ses projets d'investissements pour cette année, la direction tablant désormais sur des dépenses de 230 à 250 millions de francs suisses, contre 300 millions précédemment.

Aux Etats-Unis, la restructuration est accélérée. La fermeture d'un site de la filiale américaine Russell Stover, initialement prévue l'année prochaine, est avancé de sept mois.

A la Bourse suisse, ces nouvelles ne suffisaient pas à rassurer les investisseurs. A 16h07, la nominative lâchait 3,8% à 79'300 francs suisses et le bon de participation abandonnait 5,0% à 7315 francs suisses dans un indice SPI en baisse de 0,12%.

al/fr