La deuxième banque européenne par la capitalisation a fait également état mercredi d'un bénéfice avant impôt et éléments exceptionnels de 2,0 milliards de livres (2,77 milliards d'euros) au troisième trimestre contre 2,2 milliards un an auparavant. Les analystes interrogés par Reuters anticipaient en moyenne un bénéfice imposable inchangé.

Sur neuf mois, ce solde ressort à 6,4 milliards de livres contre six milliards.

Le résultat imposable, en intégrant les éléments exceptionnels ("statutory profit"), ressort à 958 millions de livres au troisième trimestre contre 751 millions, et à 2,2 milliards sur neuf mois contre 1,6 milliard.

Le produit net bancaire (PNB) s'est tassé de 4% à 4,2 milliards de livres, là encore en deçà du consensus, l'activité de banque commerciale ayant subi l'impact de conditions de trading devenues plus rudes, tandis que les revenus tirés des produits d'assurance ont également fléchi.

"En eux-mêmes, les résultats sont pauvres et on ne dit pas grand-chose sur les perspectives du dividende", observe Andrew Coombs, analyste de Citi.

A la Bourse de Londres, le titre était sanctionné d'un recul de 4,5% à 73,91 pence vers 11h00, deuxième plus forte baisse de l'indice FTSEurofirst 300 et de l'indice londonien FTSE. L'action est en baisse de 2% depuis le début de l'année, alors que l'indice bancaire FTSE350 est en recul de 11% sur la même période.

Ce n'est pas une bonne nouvelle pour l'Etat britannique qui compte revendre pour deux milliards de livres d'actions Lloyds à des investisseurs individuels au printemps 2016 et ainsi achever son désengagement de l'établissement.

RENFLOUEMENT

Lloyds a été renfloué par l'Etat durant la crise financière de 2007-2009, à hauteur de 20,5 milliards de livres et moyennant une entrée au capital à 43%. Depuis lors, Londres a ramené sa participation à un peu moins de 11% et recouvré plus de 15 milliards de livres.

La charge totale liée à l'affaire des garanties de paiement dites PPI atteint chez Lloyds 13,9 milliards de livres, soit plus du double de ce que n'importe quelle autre banque a imputé à ce titre. Ces polices, destinées à protéger l'emprunteur en cas de maladie ou de chômage, ont parfois été vendues à des personnes qui n'étaient pas éligibles.

Les banques britanniques ont constitué plus de 28 milliards de livres de provisions ces cinq dernières années pour régler les litiges avec la clientèle sur ce dossier.

Le régulateur britannique a dit ce mois-ci qu'il comptait fixer un délai jusqu'en 2018 pour réclamer un dédommagement aux banques. Cette décision est perçue comme étant positive pour Lloyds mais pas par son directeur financier? George Culmer.

"Deux ans c'est trop à notre avis. Un délai plus court poussera les gens à agir plus vite et à récupérer leur argent plus rapidement", a-t-il dit.

En dehors de la provision PPI, la banque a constitué une autre provision, de 100 millions de livres, pour les éventuels litiges qui seraient liés à la vente d'autres produits financiers.

Le ratio de capital dur Tier 1 était de 13,7% à la fin du troisième trimestre contre 13,3% à la fin du trimestre précédent. La banque a dit qu'elle réfléchirait à restituer aux actionnaires toute fraction du capital au-dessus de 13%.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Véronique Tison)

par Matt Scuffham