Paris (awp/afp) - L'appétit pour le risque persistait jeudi en début d'après-midi sur les marchés européens, où les investisseurs tablent sur un reflux de l'inflation américaine en décembre susceptible de faire ralentir le rythme du resserrement monétaire aux Etats-Unis. Wall Street devrait ouvrir sur une note prudente.

Sur le Vieux Continent, les indices avançaient de 0,84% à Paris, de 0,72% à Francfort et à Londres, et de 0,73% à Milan, vers 13h00, tandis que Wall Street devrait ouvrir stable. Le Dax allemand dépasse désormais les 15'000 points, une première depuis près d'un an. Du côté de la Bourse suisse, l'indice phare SMI gagnait peu après 13h40 0,68%.

Statistique clé de la semaine, l'indice des prix à la consommation (CPI) de décembre aux Etats-Unis, qui sera publié à 13H30 GMT, devrait tomber à 6,5% par rapport à décembre 2021, contre une hausse de 7,1% entre novembre 2021 et novembre 2022, selon le consensus de MarketWatch. Les analystes préviennent que la confiance des investisseurs pourrait prendre un coup en cas de chiffres plus élevés.

Cette donnée "va orienter la trajectoire du marché. De nouveaux signes d'amélioration seront retenus comme positifs. Mais l'anticipation d'une forte décélération de l'inflation place la barre relativement haut pour un mouvement haussier", estime Neil Wilson, analyste de markets.com. Les investisseurs parient sur le fait que les données sur l'inflation aux États-Unis vont confirmer un nouveau fléchissement de l'augmentation des prix, ce qui plaiderait en faveur d'un ralentissement du rythme des hausses des taux d'intérêt de la banque centrale américaine (Fed).

Ils penchent désormais pour un relèvement de 25 points de base des taux de la Fed le mois prochain, un mouvement moins fort que le précédent. Les investisseurs ont été confortés dans leur analyse par des commentaires de Susan Collins, présidente de l'antenne de la Fed à Boston, publiés dans le New York Times, selon lesquels elle se dit favorable à ralentir le rythme des relèvements de taux de la Fed et à décider une hausse de 25 points de base lors de la réunion de la banque centrale en février.

Joyeux Noël pour Tesco et M&S

Les chaînes de supermarchés britanniques Tesco et Marks and Spencer (M&S) ont enregistré de bonnes ventes pour Noël, mais les analystes s'inquiètent pour les marges en pleine guerre des prix face à la crise du coût de la vie.

Les ventes de Tesco, numéro un du secteur au Royaume-Uni, ont augmenté de 7,9% sur un an à Noël et de 5,7% au troisième trimestre décalé clos le 7 janvier. Son action gagnait 0,62% vers 13h00. M&S (-0,94%) a vu son chiffre d'affaires progresser plus encore à 9,7% au troisième trimestre.

Logitech abaisse ses prévisions

Le groupe suisse Logitech, spécialisé dans les accessoires informatiques, a revu ses prévisions annuelles face à une baisse de la demande des entreprises et à des incertitudes concernant ses approvisionnements en Chine. L'action chutait de plus de 14% vers 13h40.

Du côté des devises et du pétrole

Le dollar reculait à nouveau jeudi avant les données sur l'inflation américaine, qui pourraient confirmer le ralentissement pesant sur le billet vert depuis plusieurs mois. Vers 12h50 face à l'euro, le billet vert perdait 0,04% à 1,0762 dollar, après avoir atteint la veille un plus bas depuis fin mai à 1,0776 dollar.

Le dollar baissait de 1,18% face au yen, à raison d'un dollar pour 130,88 yens.

Le bitcoin bondissait de 3,71% à 18.213 dollars, après être monté à 18.356 dollars, un sommet depuis un mois.

Les prix du pétrole restaient en hausse jeudi, toujours tirés vers le haut par les perspectives de reprise de la demande chinoise après la réouverture du pays, et malgré la forte accumulation de brut aux Etats-Unis la semaine passée.

Vers 12h50, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars prenait 1,32% à 83,76 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en février, gagnait 1,27% à 78,39 dollars.

afp/vj