New York (awp/afp) - La société de gestion financière Blackstone va apporter un milliard de dollars au fonds d'investissement britannique Hipgnosis pour lui permettre de poursuivre ses acquisitions de droits musicaux, une tendance de fond qui transforme l'industrie de la musique.

Dans le cadre de cet accord, annoncé mardi dans un communiqué, Blackstone va prendre également une participation au capital d'Hipgnosis Song Management (HSM), dont le montant n'a pas été communiqué. HSM contrôle Hipgnosis Songs Fund, véhicule coté à la Bourse de Londres qui a servi jusqu'ici pour réaliser des acquisitions de droits.

Ce partenariat est l'illustration du fait que les droits musicaux sont devenus "une classe d'actifs" à part entière, comme les a décrit, dans le communiqué, Merck Mercuriadis, directeur général et cofondateur d'HSM.

Blackstone va ainsi permettre à certains de ses clients d'investir dans des droits d'auteurs au même titre qu'ils le feraient dans des actions ou des obligations.

"Nous voyons cet engagement initial comme le début d'un partenariat de long terme entre Blackstone et Hipgnosis", a commenté Merck Mercuriadis, qui prendra notamment la forme de coinvestissements dans des acquisitions avec Hipgnosis Songs Fund.

Créé début 2018 par le producteur et musicien à succès Nile Rodgers avec Merck Mercuriadis, l'ancien manager de plusieurs géants de la musique populaire comme Elton John ou Iron Maiden, Hipgnosis a été introduit à la Bourse de Londres la même année.

Véhicule dédié à l'acquisition de droits, il a levé 1,3 milliard de livres sterling à date (environ 1,76 milliard de dollars) auprès d'investisseurs, selon son site officiel.

Depuis, il s'est lancé dans une vague d'acquisitions effrénée. En 2021, il a frappé deux grands coups en rachetant 50% des droits des chansons de l'artiste américano-canadien Neil Young, pour une somme estimée à 150 millions de dollars, puis la totalité de celui du groupe de rock alternatif The Red Hot Chili Peppers, moyennant une enveloppe estimée par le magazine Billboard entre 140 et 150 millions de dollars.

L'émergence du streaming a relancé l'industrie musicale, qui se cherchait un nouveau modèle économique au début des années 2000, et donné une valeur nouvelle aux droits musicaux, désormais très prisés.

Depuis quelques années, la concurrence fait rage entre véhicules d'investissement comme Hipgnosis, Concord ou Primary Wave, pour mettre la main sur les artistes les plus renommés avec, en embuscade, les grands labels de l'industrie du disque, tels Universal Music.

Le titre Hipgnosis a clôturé mardi en hausse de 4,99% à 126,20 pence.

afp/rp