Londres (awp/afp) - L'opérateur boursier LSE (London Stock Exchange) a annoncé vendredi envisager une cession de la Bourse de Milan afin de faire approuver par Bruxelles son projet de rachat du groupe américain de données financières Refinitiv.

Le LSE explique dans un communiqué qu'il ne fait qu'explorer cette piste pour l'heure, ainsi que celle d'un désengagement de MTS, sa plate-forme d'échanges électroniques italienne spécialisée dans les obligations, et qu'aucune décision ferme n'a encore été prise.

Le groupe britannique est l'un des poids lourds européen des marchés. Il est propriétaire de la Bourse de Londres et de Milan, de la gamme d'indices Russell et de la puissante chambre de compensation LCH.

La Commission européenne avait annoncé fin juin l'ouverture d'une enquête approfondie sur le projet d'acquisition de Refinitiv, craignant des effets négatifs sur la concurrence.

Annoncée à l'été 2019, cette énorme opération doit permettre au LSE de fusionner pour 27 milliards de dollars avec Refinitiv, société basée à New York, connue des professionnels pour son terminal d'informations financières Eikon.

Refinitiv est l'un des principaux fournisseurs mondiaux de données pour les professionnels des marchés, avec plus de 40.000 sociétés clientes dans 190 pays.

Le LSE ajoute dans son communiqué vendredi que le département de la Justice américain a lui bouclé son enquête sur la transaction, sans objection au projet.

L'opérateur boursier dit avoir déjà reçu plusieurs feux verts d'autorités de régulation et espère boucler fin 2020 ou début 2021 l'opération, déjà approuvée par ses actionnaires.

Il est toutefois prévu qu'elle tombe à l'eau si elle n'est pas conclue d'ici le 31 mai 2021.

Il s'agit d'une opération énorme pour le LSE qui devra mettre sur la table 14,5 milliards de dollars en capital et reprendre une dette d'environ 12,5 milliards, selon les termes d'un accord avec les actionnaires de Refinitiv, à savoir des fonds gérés par Blackstone et le groupe de médias et services américano-canadien Thomson Reuters.

Le LSE avait d'ailleurs préféré se concentrer sur l'acquisition de Refinitiv plutôt que d'accepter fin 2019 une offre de rachat par la Bourse de Hong Kong (HKEX).

afp/al