Moscou (awp/afp) - Le chaîne russe de magasins discount Fix Price va lever deux milliards de dollars pour son introduction à la Bourse de Londres, un record pour une entreprise russe depuis plus de dix ans, et notamment depuis le début des sanctions en 2014.

Face à une importante demande des investisseurs, le groupe a fixé vendredi le prix par action dans le haut de la fourchette, à 9,75 dollars, ce qui lui permettra de lever 2 milliards de dollars et donnerait au groupe une capitalisation boursière de 8,3 milliards de dollars.

Il s'agit de la plus importante introduction en Bourse d'un groupe russe depuis celle de Rusal, qui avait levé 2,2 milliards de dollars à Hong Kong en 2010.

Fix Price est une chaîne vendant des produits variés dont le coût n'excède pas 250 roubles (2,80 euros au taux actuel) dans plus de 4.000 magasins en Russie et ex-URSS. Le groupe n'a cessé de croître ces dernières années, ainsi que depuis le début de la pandémie en 2020.

Le succès du groupe cache une réalité plus sombre: la dégringolade du pouvoir d'achat des Russes depuis 2014, lorsque l'annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée a déclenché l'adoption de sanctions occidentales contre la Russie.

Les actions du groupe commenceront à s'échanger le 10 mars à Londres et Moscou. Le groupe Black Rock et le fonds souverain qatari font partie des principaux investisseurs.

"Il n'est pas exagéré de dire que l'annonce d'aujourd'hui représente un jalon dans l'histoire non seulement de Fix Price, mais aussi pour le secteur de la vente au détail à bas coût et le secteur de la vente au détail russe en général, représentant la plus importante introduction en bourse jamais effectuée par un détaillant russe", s'est félicité Dmitri Kirsanov, patron de Fix Price.

Il a indiqué que l'intérêt des investisseurs avait été "extrêmement fort", ce qui leur a permis "d'augmenter l'offre au-delà de nos attentes initiales", le groupe ayant prévu initialement de lever au moins un milliard de dollars.

Seule une poignée d'entreprises russes se sont lancées sur des Bourses internationales ces dernières années, le climat leur étant défavorable depuis 2014.

Les marchés semblent néanmoins être devenus plus friands récemment, comme l'a montré l'entrée au Nasdaq en décembre 2020 du groupe de commerce en ligne russe Ozon, qui a levé 1,2 milliard de dollars, bien plus qu'initialement prévu.

afp/rp