Londres (awp/afp) - Wise, connue auparavant sous le nom Transferwise et spécialisée dans les transferts d'argent, a fait son entrée mercredi à la Bourse de Londres. L'opération valorise désormais la fintech britannique à pas moins de 8 milliards de livres (10,12 milliards de francs suisses).

Ses premiers bas en Bourse ont eu lieu via une cotation directe après quelques heures d'enchères, qui ont permis de fixer le prix à 8 livres par action. Il s'agit d'une opération de grande ampleur pour la place de Londres qui cherche à attirer des jeunes sociétés technologiques après le Brexit.

Vers 12h40, l'action prenait 1,57% à 812,52 pence. La société était jusqu'à présent valorisée 5 milliards de dollars à la suite d'un financement en juillet 2020. Wise a opté pour une cotation directe, qui est, selon la société, moins chère et plus transparente qu'une introduction en Bourse classique, laquelle nécessite beaucoup d'intermédiaires et de dépenses de communication.

La cotation directe lui permet d'entrer sur le marché sans lever de fonds auprès d'investisseurs, et simplement en rendant échangeables en Bourse ses actions ce qui permettra à ses actionnaires existants de faire fructifier leur mise.

Déjà rentable

L'entrée en Bourse "va élargir l'actionnariat de Wise et soutenir notre mission de transférer de l'argent à travers le monde plus vite, de manière plus économique et plus facilement", déclarait Kristo Käärmann, directeur général et co-fondateur de la société, dans un communiqué fin juin.

La société, créée en 2011, a indiqué avoir engrangé de nouveaux clients pendant la pandémie, avec une hausse du volume de transactions, expliquant que particuliers comme professionnels ont cherché des alternatives pour transférer de l'argent pendant cette période.

Contrairement à beaucoup de fintechs qui peinent à gagner de l'argent, Transferwise est rentable depuis 2017. Au cours de l'exercice annuel achevé fin mars, la société comptait 6 millions de clients actifs. Elle détient 17 bureaux dans le monde et emploie quelque 2400 salariés.

Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown, explique que ses perspectives de croissance peuvent convaincre des investisseurs, mais avertit sur les nombreux risques. "La société doit faire face à beaucoup de concurrence dans un monde des paiements en pleine révolution et pour rester compétitive elle pourrait devoir réduire ses commissions plus rapidement qu'elle ne réduit ses coûts", prévient-elle.

Test pour la Bourse de Londres

L'opération de Wise pourrait être une bonne nouvelle pour la Bourse de Londres qui cherche à gagner en compétitivité depuis le Brexit, et illustre l'intérêt grandissant des entreprises technologiques pour la cotation directe qui a le vent en poupe aux Etats-Unis.

Pour Mme Streeter, la cotation de Wise "va être un nouveau test pour Londres en tant que place pour les fintechs, alors que le Royaume-Uni doit composer avec son statut post-Brexit et a des difficultés à attirer en Bourse des entreprises à forte croissance".

afp/vj