Londres (awp/afp) - La fintech britannique Wise, connue auparavant sous le nom Transferwise et spécialisée dans les transferts d'argent, va faire ses premiers à la Bourse de Londres mercredi, via une cotation directe. Son entrée sur le marché va se faire à l'ouverture avec un système d'enchères qui va durer plus de trois heures.

Les premiers échanges d'actions auront lieu dès 12h00, ce qui permettra de tester l'appétit des investisseurs pour les titres. Wise a opté pour une cotation directe, qui est, selon la société, moins chère et plus transparente qu'une introduction en Bourse classique, laquelle nécessite beaucoup d'intermédiaires et de dépenses de communication.

La cotation directe lui permet d'entrer sur le marché sans lever de fonds auprès d'investisseurs, et simplement en rendant échangeables en Bourse ses actions ce qui permettra à ses actionnaires existants de faire fructifier leur mise. La fintech n'a pas dévoilé les conditions financières de l'opération qui sera ouverte à ses clients. Elle était valorisée 5 milliards de dollars en juillet 2020 à la suite d'un financement.

L'entrée en Bourse "va élargir l'actionnariat de Wise et soutenir notre mission de transférer de l'argent autour du monde plus vite, de manière plus économique et plus facilement", déclarait Kristo Käärmann, directeur général et co-fondateur de la société, dans un communiqué fin juin.

Nouveaux clients durant la pandémie

La société, créée en 2011, a indiqué avoir engrangé de nouveaux clients pendant la pandémie, avec une hausse du volume de transactions, expliquant que particuliers comme professionnels ont cherché des alternatives pour transférer de l'argent pendant cette période.

Contrairement à beaucoup de fintechs qui peinent à gagner de l'argent, Transferwise est rentable depuis 2017. Au cours de l'exercice annuel achevé fin mars, la société comptait 6 millions de clients actifs. Elle détient 17 bureaux dans le monde et 2400 salariés.

Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown, explique que ses perspectives de croissance peuvent convaincre des investisseurs, mais avertit sur les nombreux risques. "La société doit faire face à beaucoup de concurrence dans un monde des paiements en pleine révolution et pour rester compétitive elle pourrait devoir réduire ses commissions plus rapidement qu'elle ne réduit ses coûts", prévient-elle.

L'opération de Wise pourrait être une bonne nouvelle pour la Bourse de Londres qui cherche à gagner en compétitivité depuis le Brexit, et illustre l'intérêt grandissant des entreprises technologiques pour la cotation directe qui a le vent en poupe aux Etats-Unis.

Pour Mme Streeter, la cotation de Wise "va être un nouveau test pour Londres en tant que place pour les fintechs, alors que le Royaume-Uni doit composer avec son statut post-Brexit et a des difficultés à attirer en Bourse des entreprises à forte croissance".

afp/vj