Zurich (awp) - Le biochimiste et sous-traitant de l'industrie pharmaceutique Lonza va livrer vendredi sa copie sur le premier semestre. Huit analystes se sont soumis pour le consensus AWP à l'exercice des pronostics.

S1 2020E
(en mio CHF)      consensus AWP    fourchette    S1 2019A  estimations

chiffre d'affaires    3'058      2'955 - 3'186      2'976       8
- LPBN                2'206      2'132 - 2'286      2'088       7
- LSI                   830        794 -   880        859       7
Ebitda de base          855        828 -   890        828       6
Ebit de base            654        631 -   682        643       6
     

* les résultats "de base" excluent les effets d'amortissement, d'acquisitions,
  de restructuration, de changements dans la valorisation des actifs ou encore
  de frais ou charges jugés exceptionnels par la direction

FOCUS: la performance boursière inégalée au sein du SMI du groupe rhénano-valaisan depuis le début de l'année ne lui laisse guère d'autre choix vendredi prochain que de présenter une performance à mi-parcours convaincante, au risque sinon d'essuyer une sérieuse correction.

Sa qualité de fournisseur de substances actives et de facilitateur de développement pour un large éventail de laboratoires lui a jusqu'ici permis de se profiler en "profiteur" de la crise sanitaire mondiale. La collaboration notamment avec l'américain Moderna dans le développement d'un vaccin contre le Sars-Cov-2 a permis à la subdivision Lonza Pharma Biotech and Nutrition (LPBN) de bénéficier d'une publicité internationale.

Toute indication sur les options stratégiques des activités de chimie traditionnelle regroupée au sein de la division Lonza Specialty Ingredients (LSI) sera suivie de près.

La direction avait indiqué mi-mars n'avoir arrêté encore aucune décision à ce sujet, examinant toujours les options d'une conservation, d'une cession voire d'une introduction en Bourse. Le patron de la plus modeste des deux subdivisions Sven Abend, par ailleurs directeur opérationnel au niveau du groupe, a quitté l'entreprise fin juin.

L'honorable poussée de croissance anticipée repose d'ailleurs essentiellement sur la performance attendue pour LPBN, LSI risquant d'avoir marqué le pas.

OBJECTIFS: invoquant les turbulences liées à la pandémie de Covid-19, le président et directeur général temporaire Albert Baehny avait indiqué mi-avril qu'il serait illusoire de présenter des spéculations sur l'avenir en cette période d'incertitudes, levant ainsi explicitement les jalons de quelque 5% de croissance et de rentabilité de base stable.

A l'horizon 2022, la feuille de route à moyen terme prévoit un chiffre d'affaires de 7,1 milliards de francs suisses, contre 5,9 milliards en 2019, assorti d'une marge Ebitda de base de 30,5% (27,4%).

POUR MÉMOIRE: la question de la succession à la tête de la direction a été tranchée début juin, avec la nomination dès novembre prochain de Pierre-Alain Ruffieux, en provenance de Roche. Albert Baehny - qui avait repris le flambeau suite au départ abrupt de l'éphémère Marc Funk en début d'année - pourra ainsi se concentrer sur la supervision de l'organe de surveillance.

Lonza a par ailleurs fait une entorse mi-avril à son intention de ne plus publier de résultats trimestriels, mais uniquement semestriels et annuels, revendiquant une entame d'exercice sur les chapeaux de roues. Les recettes ont progressé de plus de 7% en monnaies locales pour atteindre 1,64 milliard de francs suisses, entraînées par la progression de plus de 8% de LPBN à 1,21 milliard. LSI avait tout de même progressé de 3,8% à 409 millions.

La plupart des sites de la multinationale avaient pu poursuivre leurs activités avec des perturbations mineures sur la production et sans entraves aux livraisons ou à l'approvisionnement, malgré les mesures de confinement.

COURS DE L'ACTION: avec un gain de plus de 60% depuis le début de l'année, la nominative Lonza fait figure d'extraterrestre dans le petit monde du Swiss Market Index (SMI). L'indice phare de la place zurichoise n'est pas encore tout à fait parvenu à combler le retard accumulé depuis l'éclatement de la pandémie.

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