Zurich (awp) - Lonza a vu ses recettes et la performance opérationnelle s'étoffer sur les six premiers mois, à la faveur notamment de son partenariat de production avec le laboratoire américain Moderna. Alors que la rentabilité reste freinée par d'importants investissements, le sous-traitant de l'industrie pharmaceutique, en pleine phase de restructuration, relève ses ambitions pour l'ensemble de l'exercice et suscite un véritable engouement boursier.

Au cours de la période sous revue, le chiffre d'affaires s'est enrobé de 13,3% à 2,54 milliards de francs suisses et l'excédent brut d'exploitation (Ebitda) de base de 13,1% à 847 millions, pour une marge afférente de 33,3%, en repli de 10 points de base (pb) par rapport à la même période un an plus tôt.

La copie rendue par le chimiste rhénan dépasse les projections les plus optimistes des analystes sollicités par AWP.

"Nous sommes heureux d'avoir continué à enregistrer de bonnes performances au cours du premier semestre 2021, malgré les vents contraires de la pandémie de Covid-19", s'est félicité le directeur général du géant bâlois, Pierre-Alain Ruffieux, cité vendredi dans un communiqué.

Dopé par Moderna

Lonza a profité pendant la période sous revue d'une demande soutenue dans les projets liés au Covid-19, notamment l'extension du partenariat de production avec le laboratoire américain Moderna, pour lequel le groupe bâlois a mis à disposition les chaînes de production de ses sites de Viège et de Geleen, aux Pays-Bas.

La collaboration entamée l'année dernière prévoit la fourniture de principes actifs pour jusqu'à 1 milliard de doses de vaccin par an pour tous les marchés à l'exception des Etats-Unis. Elle a été renforcée fin avril par un accord portant sur la mise en place de trois lignes de production supplémentaires.

Le bénéfice semestriel a fondu d'un tiers à 321 millions de francs suisses, suite à la vente de l'unité Specialty Ingredients (LSI), finalisée au 1er juillet. Le produit du désinvestissement, sur la base d'une valeur d'entreprise de 4,2 milliards, devrait servir notamment à financer les nouvelles initiatives de croissance de Lonza, devisées pour l'exercice en cours à environ un quart du chiffre d'affaires.

Grosse provision pour Gamsenried

La performance a également pâti de l'importante provision constituée pour l'assainissement de la décharge de déchets toxiques de Gamsenried au Valais, qui devrait commencer en 2023 et 2024 pour une durée prévue d'une dizaine d'années. En activité depuis 1918, le site avait été fermé en 2011, mais on y avait retrouvé en 2018 de la benzidine, un produit cancérigène.

La provision de 290 millions destinée à la première phase du projet d'assainissement devrait couvrir la "majeure partie" des coûts totaux.

Pour la suite des opérations, la direction de Lonza se veut optimiste et anticipe désormais une croissance des ventes en monnaies locales autour de 15%, contre 10% jusqu'ici. En termes de rentabilité, l'amélioration attendue de la marge Ebitda de base devrait s'inscrire dans la fourchette des 33 à 35% visés à moyen terme.

Lonza semble également en bonne voie pour tenir ses promesses en matière d'embauche sur le site de Viège. "Au cours du premier semestre, nous avons engagé plus de 1000 personnes à Viège", a indiqué en téléconférence le nouveau patron qui a repris les rênes du groupe en novembre dernier. En avril, le directeur du site haut-valaisan avait confié au Walliser Bote vouloir y engager 1200 personnes en tout.

Les chiffres du jour ont été unanimement salués par la communauté financière, à l'image de la Banque cantonale de Zurich (ZKB), dont l'analyste s'est dit impressionné par le redressement de la rentabilité après le coup de mou accusé au deuxième semestre 2020 et au vu des projets d'expansion du groupe bâlois.

Les investisseurs ont été conquis. La nominative Lonza a dépassé la barre des 700 francs suisses pour clôturer en nette progression de 4,2% à 705,60 francs suisses. L'indice vedette SMI a pour sa part fini en hausse de 1,28%.

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