Zurich (awp) - Délesté de ses activités dans la chimie, Lonza a affiché une performance mitigée l'an passé. Si les revenus du sous-traitant bâlois de l'industrie pharmaceutique, qui produit notamment le vaccin contre le Covid-19 de Moderna, ont bondi, le bénéfice net a fléchi de 7,5% à 677 millions de francs suisses. Apurée de tout facteur jugé particulier, la rentabilité opérationnelle de base a nettement progressé.

Sur l'exercice sous revue, le chiffre d'affaires a progressé de 20% à 5,41 milliard de francs suisses, a annoncé mercredi le groupe établi à Bâle et dont le principal site de production helvétique est basé à Viège, en Valais. Si la production d'un part essentielle du vaccin contre le Covid-19 de Moderna a contribué à la croissance des revenus de Lonza, la direction ne souhaite toujours pas en dévoiler l'ampleur.

Il y a un an, cette dernière avait anticipé pour l'exercice sous revue des revenus de 110 millions de francs suisses pour le seul contrat signé avec le laboratoire américain. Depuis, le groupe a fortement accru ses capacités de production dans le domaine, de nouvelles installations devant entrer en service ce trimestre encore, notamment à Viège.

A l'image du bénéfice net, le résultat opérationnel (Ebit) a aussi reculé, de 5,5% à 851 millions de francs suisses. L'Ebitda a lui très légèrement fléchi de 0,9% à 1,36 milliard, la marge correspondante s'inscrivant à 15,7%, contre 20% douze mois auparavant. Les indicateurs dévoilés par Lonza ne comprennent plus les activités dans la chimie de l'unité Specialty Ingredients (LSI) cédées au milieu de l'an passé.

Corrigée des charges de restructurations et autres amortissements, la rentabilité a toutefois fortement progressé, l'Ebitda de base s'envolant de 20,7% à 1,66 milliard de francs suisses. La marge correspondante s'est établie à 30,8%, contre 30,6% en termes comparables un an auparavant.

Les investissements ont atteint 1,3 milliard de francs suisses, soit 24% des revenus. Ils ont été soutenus par la génération de liquidités et le produit de la cession de LSI. Cette année, ils devraient grimper à 30% du chiffre d'affaires.

Rentabilité bridée

Reflet d'une productivité accrue, l'embellie de la marge d'exploitation a souffert de l'effet dilutif de projets de croissance et d'une palette de produits moins favorable. La provision de 285 millions de francs suisses passée au titre de l'assainissement de l'ancienne décharge de Gamsenried, en Valais, a aussi pesé.

Le conseil d'administration proposera aux actionnaires le versement d'un dividende de 3 francs suisses par action, une somme identique à celle versée au titre de l'année 2020. Les propriétaires de Lonza devront aussi donner leur feu vert à la nomination de deux nouveaux administrateur, à savoir Marion Helmes et Roger Nitsch. Ils sont appelés à succéder à Dorothée Deuring et Werner Bauer, lesquels renoncent à solliciter un nouveau mandat.

Pour l'exercice en cours, Lonza vise une croissance du chiffre d'affaires à taux de change constants d'environ 15%. La marge Ebitda de base augmentera "en ligne avec les prévisions à moyen terme pour 2024". Le groupe rhénan prévoit à cette date dégager une marge entre 33 et 35%.

Les investisseurs ont sanctionné ces chiffres. Après un plus bas de séance à 580 francs suisses, le titre Lonza s'est quelque peu redressé pour terminer en baisse de 0,3% à 605,20 francs suisses. L'indice vedette SMI a pour sa part nettement rebondi (+1,28%).

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