Dans un communiqué, le troisième opérateur mondial de boutiques de duty free explique avoir pris sa décision pour protéger les investisseurs face à de "récents développements internes et externes", allusion aux perquisitions qui ont visé la semaine dernière plusieurs filiales de Lotte Group, dont Hotel Lotte.

Selon plusieurs sources, la justice soupçonne l'existence d'un système de caisse noire.

Hotel Lotte avait déjà annoncé un premier report le 7 juin en revoyant à la baisse le montant de son IPO, à 5.260 milliards de wons en haut de fourchette, soit 4,6 milliards de dollars ou 4,0 milliards d'euros, au lieu des 5.750 milliards de wons initialement prévus.

Autre revers pour Lotte Group, la filiale de chimie Lotte Chemical a vu lui échapper vendredi l'américain Axiall, racheté par un autre prétendant pour 2,3 milliards de dollars. Dans un communiqué, Lotte Chemical a expliqué son retrait par "la situation difficile" à laquelle il est confronté en Corée et une "concurrence accrue".

Selon des analystes, l'enquête en cours vient rappeler au plus mauvais moment l'opacité financière des grands conglomérats sud-coréens comme Lotte.

"Les risques légaux ont remis en cause le projet de cotation de Lotte. Aux yeux des investisseurs étrangers, la gouvernance des entreprises sud-coréennes reste un élément très incertain", déclare Kim Sang-jo, professeur d'économie à l'université Hansung.

Les actions des filiales cotées de Lotte Group ont fortement baissé lundi à la Bourse de Séoul. Lotte Confectionery a chuté de 5,97% Lotte Shopping de 5,38% et Lotte Chemical de 3,91%, à comparer à un recul de 1,91% pour l'indice Kospi de la place sud-coréenne.

Malgré le report sine die du projet d'IPO, Hotel Lotte a dit vouloir poursuivre ses projets d'expansion en ouvrant de nouveaux magasins duty free en Corée du Sud et à l'international.

(Joyce Lee et Lee Chang-ho, Véronique Tison pour le service français)