En témoignent les cours du diamant actuellement sur leurs plus-bas à vingt ans, période au long de laquelle ils sont continuellement restés sous pression nonobstant deux brefs épisodes spéculatifs dans la foulée de la crise des subprimes et de l’invasion de l’Ukraine. 

Voilà qui fait les affaires des joailliers, dont le coût d’apprivoisement diminue, mais qui arrange beaucoup moins les producteurs du précieux minéral. 

Parmi les rares « pure players » indépendants, dont la plupart sont cotés au Canada, c’est Lucara Diamond qui commande la plus large capitalisation boursière ; cette dernière n’atteint que $116 millions en dollars américains. 

La performance de Lucara, qui opère la mine de Karowe au Botswana depuis 2012, est à l’image du cours de la ressource qu’il extrait : sous pression. En dix ans, le groupe produit ainsi un cash-flow libre négatif en agrégat.

Il parvient cependant à retourner $143 millions en dividendes — soit plus que sa capitalisation boursière actuelle — à ses actionnaires par le biais d’une émission de dette bien placée de $200 millions, plus une petite augmentation de capital de $35 millions. 

Présidée par un ancien de Lundin Mining, Lucara annonçait l’an dernier avoir découvert le second plus grand gisement au monde après celui de Cullinan, découvert en Afrique du Sud en 1905. Peu de détails ont en revanche été donnés sur la pureté du minéral. 

Comme tous les autres groupes miniers qui opèrent en Afrique, Lucara affronte sur son terrain un contexte politico-législatif délicat, avec un risque omniprésent de spoliation.