Milan (awp/afp) - ITA Airways, l'héritière d'Alitalia en passe d'être rachetée par le géant allemand du transport aérien Lufthansa, a pris son envol le 15 octobre 2021, doté d'un logo vert-blanc-rouge inspiré de la marque historique.

Au bord de la faillite, Alitalia avait été placée sous tutelle de l'administration publique en 2017 et sa situation s'était encore dégradée sous l'effet de la crise du Covid-19.

ITA Airways a débuté avec une flotte réduite de moitié par rapport à son ancêtre Alitalia et compte actuellement 71 appareils, auxquels 23 nouveaux avions devraient s'ajouter d'ici fin 2027, selon son plan industriel élaboré en commun avec Lufthansa.

Bruxelles a donné en septembre 2021 son feu vert au décollage d'ITA et a autorisé 1,35 milliard d'euros de fonds publics, à condition qu'elle finisse par voler à terme de ses propres ailes. ITA a été dispensée de rembourser les aides d'Etat perçues par Alitalia.

Le nombre d'employés devrait atteindre 4.300 cette année, après l'embauche en cours de 1.200 personnes, et devrait passer à 5.500 en 2027.

A titre de comparaison, Alitalia comptait 10.500 salariés, en incluant ceux des services au sol et de la maintenance, des branches qui ont été cédées séparément, au suisse Swissport et à l'italien Atitech.

ITA avait remporté en octobre 2021 l'appel d'offres pour la marque Alitalia, en déboursant 90 millions d'euros. Elle a gardé le design du logo, mais pas le nom.

La jeune compagnie, qui a transporté plus de 10 millions de passagers en 2022, dessert dans un premier temps 64 destinations, dont dix intercontinentales, mais cherche à se renforcer sur le long-courrier.

Quant aux comptes, ITA Airways a essuyé une perte nette de 486 millions d'euros en 2022, due notamment à la hausse des prix du kérosène.

Au premier trimestre 2023, ITA a enregistré un chiffre d'affaires de 379 millions d'euros, supérieur aux prévisions. Pour l'ensemble de l'année, elle vise des recettes de 2,5 milliards d'euros qu'elle compte porter à 4,1 milliards en 2027.

Le taux de remplissage de ses avions a été de 73,2% au premier trimestre, soit 24 points de pourcentage de plus comparé à la même période de 2022.

La compagnie italienne est membre depuis octobre 2021 du programme de fidélité SkyTeam aux côtés d'Air France-KLM et Delta Air Lines, qui s'étaient associées avec le fonds d'investissement américain Certares pour soumettre une offre concurrençant celle de Lufthansa. Le passage sous l'aile du groupe allemand devrait changer la donne.

afp/rp