Francfort (awp/afp) - Le premier groupe européen du transport aérien, l'Allemand Lufthansa, a annoncé jeudi un bénéfice net annuel 2018 en baisse de 8% sur un an, prévenant que ses capacités de transports augmenteraient en 2019 nettement moins que prévu.

Sur l'année 2018, Lufthansa a dégagé un bénéfice net de 2,16 milliards d'euros (2,45 milliards de francs suisses), freiné par une hausse des prix du carburant, des perturbations du trafic aérien et la coûteuse absorption d'Air Berlin, malgré une hausse de 6% du chiffre d'affaires, à 35,84 milliards d'euros.

Afin de réagir aux "goulot d'étranglement des infrastructures", à savoir les difficultés rencontrées par les aéroports et les contrôleurs aériens pour absorber la progression du trafic, le groupe a réduit les prévisions de croissance de ses capacités (ce qui correspond au nombre de sièges disponibles).

Pour son plan de vol de l'été 2019, cette augmentation devrait s'établir à 1,9%, au lieu de 3,8% annoncé précédemment.

Sur l'ensemble de l'année 2019, le groupe n'a pas détaillé son objectif de croissance des capacités. Mais celui-ci se situe "aux alentours de 3% à 4%" et a également été "à peu près divisé par deux" par rapport aux attentes précédentes, a indiqué un porte-parole.

En 2018, la croissance était encore de 8%, tirée par la filiale à bas coût Eurowings.

Pour l'année en cours, Lufthansa prévoit une croissance de son chiffre d'affaires entre 4% et 6% et une marge opérationnelle entre 6,5% et 8,0%.

En 2018, la marge s'est établie à 7,9%, pour un bénéfice d'exploitation Ebit ajusté de certains éléments exceptionnels - la mesure de référence de la compagnie - de 2,8 milliards d'euros (-4% sur un an).

En 2018, le groupe a dépensé 6,1 milliards d'euros en carburant, soit 850 millions de plus qu'en 2017, et s'attend pour 2019 à nouveau à une augmentation de 650 millions d'euros .

S'ajoutent à cela des charges de 518 millions d'euros liées aux retards et annulations de vols, qui se sont multipliés surtout cet été dans le ciel allemand.

"Nous continuons de travailler pour réduire les coûts" et réagir à ces hausses des charges, a commenté Ulrik Svensson, directeur financier.

Le résultat était également affecté par l'intégration d'Air Berlin chez sa filiale à bas coûts Eurowings: 170 millions de charges supplémentaires ont pesé sur les trois premiers trimestres.

Lufthansa, qui avait mis la main en 2017 sur une partie des activités de la compagnie berlinoise, indique cependant que l'opération était désormais achevée.

afp/ck