Londres (awp/afp) - La compagnie aérienne à bas coûts Ryanair se voit en gagnante du mouvement de consolidation du secteur aérien en Europe dans la foulée de la pandémie, qui ne laissera à terme qu'une poignée de compagnies dans le ciel du continent, a affirmé mardi son patron Michael O'Leary.

Le Covid "restera comme un énorme point d'inflexion pour l'aviation européenne", avec un marché autrefois foisonnant qui se resserre depuis la pandémie autour de quelques acteurs principaux, qui sont selon lui Ryanair, Lufthansa, IAG (British Airways et Iberia) et Air France-KLM.

M. O'Leary, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse à Londres, a assuré qu'il ne faudra(it) que "trois ou quatre mois" pour que ITA Airways, née des cendres d'Alitalia, se retrouve reprise par le géant aérien allemand Lufthansa, considéré comme grand favori dans la course au rachat.

TAP Air Portugal, dont la future reprivatisation suscite l'intérêt du groupe Air France-KLM, se retrouverait plutôt selon lui dans le giron d'IAG, tandis qu'EasyJet pourrait être absorbée par "British Airways ou Air France ou les deux conjointement" et Wizz Air par Lufthansa, a-t-il prédit.

"Le Covid a considérablement accéléré le processus de consolidation en Europe" et le secteur se transforme "en un marché où il y aura quatre très gros transporteurs un peu comme en Amérique du Nord", selon lui.

Pour M. O'Leary, cela se traduit par des opportunités de croissance pour Ryanair, "la plus grande compagnie aérienne sur la plupart des marchés européens avec de loin les coûts et les tarifs les plus bas", qui enregistre actuellement des niveaux de réservation record pour les vacances de Pâques et d'été, a-t-il fait valoir.

La compagnie avait revu à la hausse début janvier sa prévision de bénéfice après impôts pour l'année fiscale qui s'achèvera au 31 mars, grâce à un pic plus fort qu'attendu pendant les fêtes de fin d'année.

Le transporteur irlandais anticipe désormais un bénéfice après impôts de l'ordre de 1,325 à 1,425 milliard d'euros, contre 1 à 1,2 milliard d'euros auparavant.

La réalisation de ces prévisions dépendra "lourdement" de l'absence au quatrième trimestre d'événements perturbateurs, liés au Covid-19 ou à la guerre en Ukraine par exemple, a cependant prévenu le transporteur.

La publication des résultats du troisième trimestre est attendue le 30 janvier.

afp/rp