France-Les Echos-Le Parisien, propriété de LVMH, renonce à poursuivre en justice X-sources
Le 11 février 2025 à 17:10
Partager
(.)
par Tassilo Hummel et Mathieu Rosemain
PARIS, 11 février - Le groupe de presse Les Echos-Le
Parisien, propriété de LVMH, n'a pas pris part à une
action en justice de plusieurs médias français contre le réseau
social X détenu par Elon Musk, selon une source judiciaire,
tandis que quatre autres sources industrielles ont déclaré qu'il
avait renoncé au projet.
En novembre, plusieurs groupes de presse dont Les Echos-Le
Parisien, le Figaro et Le Monde ont annoncé vouloir assigner en
justice X qu'ils accusent d'utiliser leurs contenus sans les
rémunérer, enfreignant ainsi le principe des "droits voisins".
Les droits voisins, qui permettent aux médias de se faire
rémunérer par les entreprises réutilisant leurs contenus sur
internet, ont été institués par une directive européenne de
2019, transposée par la suite dans le droit français.
Mais selon deux des sources interrogées, le groupe Les
Echos-Le Parisien a finalement informé des cadres des autres
journaux qu'il se retirait de l'action en justice, sans donner
de raisons.
Selon une source au sein du tribunal judiciaire de Paris, Le
Monde et le Figaro ont lancé conjointement il y a un mois une
action en justice mais le groupe Les Echos-Le Parisien n'y a pas
participé.
La procédure aurait opposé le PDG de LVMH Bernard Arnault à
Elon Musk, qui dirige Tesla ou encore Space X. Le milliardaire
américain est aussi devenu un membre de l'administration de
Donald Trump, dont Bernard Arnault a assisté à l'investiture fin
janvier.
"Par le passé, nous avons effectivement brandi cette menace
contre X. D’autres discussions se sont engagées depuis", a
déclaré à Reuters un porte-parole des Echos-Le Parisien, sans
donner plus de précisions.
LVMH n'a pas souhaité faire de commentaire, de même que le
représentant juridique de X en France.
(Reportage Tassilo Hummel et Mathieu Rosemain ; version
française Blandine Hénault ; édité par Augustin Turpin)
Né à Roubaix en 1949, Bernard Arnault est fils d'un entrepreneur en bâtiment et travaux publics. Polytechnicien, il reprend l'entreprise familiale, Ferret-Savinel, au point d'en devenir le patron en 1978 et d'en faire un promoteur immobilier, Ferinel.
En 1981, il s'exile aux Etats-Unis où il tente d'y lancer Ferinel. Pas bien longtemps : en 1984, il revient en France pour racheter la financière Agache-Willot, qui contrôle Marcel Boussac, un conglomérat en déconfiture. Arnault n'en conserve que le grand magasin Le Bon Marché et Christian Dior, pierre angulaire de son groupe actuel, en axant sa stratégie sur les marques de luxe.
Cette période est aussi celle de « raider » pour Bernard Arnault, qui entre au capital de LVMH dans la seconde moitié des années 80, profitant d'OPA hostiles et des turbulences boursières. L'ensemble constitue le premier groupe mondial de luxe, rassemblant des marques allant de Louis Vuitton à Kenzo en passant par Guerlain, Givenchy, Chaumet, Moët & Chandon, Krug... Il est aussi un magnat de la presse française : le groupe Les Echos, Investir ou Radio Classique.
C’est ainsi qu’en 1989, Bernard Arnault est le principal actionnaire de son groupe LVMH (Louis Vuitton – Moët Hennessy), qui se positionne comme le leader mondial dans le secteur du luxe. Il occupe aussi, grâce à ses holdings de famille, la fonction de Président du Directoire de son groupe Arnault S.E.A.
Première fortune française d'après le magazine Challenges, et ce depuis 2005, et 4ème fortune mondiale selon Forbes, Bernard Arnault n'a pas renoncé à l'investissement sous toutes ses formes : immobilier, private equity, mais aussi entreprises cotées ou presse en ligne.
Ce père de cinq enfants a également investi la sphère artistique, en finançant la prestigieuse fondation Louis-Vuitton dès 2006. Le célèbre bâtiment érigé par Frank Gehry est finalisé le 18 décembre 2013. Il contribue à forger l’image de ce pianiste chevronné amoureux des belles choses.
Plusieurs scandales ont pu émailler l’ascension irrésistible de Bernard Arnault. En 2012, une polémique éclate quant à sa volonté de prendre la nationalité belge, afin de préparer sa succession sans que son empire n’éclate entre ses 5 enfants. En 2016, le film de François Ruffin Merci Patron ! dénonce les délocalisations opérées vers les pays de l’Est par l’entreprise qui se targue de produire en France. En 2017, c’est le scandale des Panama Papers qui éclabousse le PDG de LVMH en pointant du doigt les montages financiers opérés par la 4e fortune mondiale.
LVMH Moët Hennessy Louis Vuitton SE est le leader mondial des produits de luxe. Le CA par famille de produits se répartit comme suit :
- articles de mode et de maroquinerie (48,5%) : marques Louis Vuitton, Kenzo, Celine, Fendi, Marc Jacobs, Givenchy, etc. ;
- montres et bijoux (12,5%) : marques Bulgari, TAG Heuer, Zenith, Hublot, Chaumet, Fred, Tiffany, etc. ;
- parfums et produits cosmétiques (9,9%) : parfums (marques Christian Dior, Guerlain, Loewe, Kenzo, etc.), produits de maquillage (Make Up For Ever, Guerlain, Acqua di Parma, etc.), etc. ;
- vins et spiritueux (6,9%) : champagnes (marques Moët & Chandon, Mercier, Veuve Clicquot Ponsardin, Dom Pérignon, etc. ; n° 1 mondial), vins (Cape Mentelle, Château D'Yquem, etc.), cognacs (notamment Hennessy ; n° 1 mondial), whisky (notamment Glenmorangie), etc.
Le solde du CA (22,2%) concerne essentiellement une activité de distribution sélective assurée au travers des chaînes Sephora, DFS et des grands magasins Le Bon Marché et La Samaritaine.
A fin 2024, la commercialisation des produits est assurée au travers d'un réseau de 6 307 magasins dans le monde.
La répartition géographique du CA est la suivante : France (8,3%), Europe (17,2%), Japon (8,8%), Asie (27,5%), Etats-Unis (25,4%) et autres (12,8%).