Jonathan Anderson créera la collection de juin pour Dior Homme, annonce le PDG de LVMH
Publié le 17/04/2025 à 12:37
Partager
Jonathan Anderson créera la collection de juin pour Dior Men's Fashion, a annoncé jeudi Bernard Arnault, PDG de LVMH, lors de l'assemblée générale annuelle du groupe avec ses actionnaires.
Anderson, 40 ans, dont le départ de la petite marque Loewe, appartenant à LVMH, a été annoncé le 17 mars, fait partie d'une nouvelle génération de créateurs de renom qui prennent les rênes de certaines des plus grandes marques de mode au monde dans un contexte de profonde restructuration du secteur.
Le secteur est confronté à l'une de ses plus fortes ralentissements depuis des années, plombé par la crise immobilière en Chine, tandis que la hausse des prix dissuade les consommateurs de dépenser sans compter pour acheter de nouveaux vêtements.
Anderson est reconnu pour avoir renforcé la notoriété de Loewe pendant son mandat au sein de la marque espagnole, où il a séduit les critiques de mode avec ses créations originales et excentriques.
Parmi les succès de la marque, on peut citer le jean à jambes larges à 800 euros et le sac compact Puzzle, vendu à environ 3 000 euros.
L'Irlandais a remporté de nombreux prix, dont celui du designer britannique de l'année en 2023 et 2024 pour son travail chez Loewe et pour sa marque éponyme JW Anderson.
Il s'est constitué une base de fans fidèles, attirant un mélange éclectique d'artistes internationaux au concours annuel du prix Loewe pour l'artisanat, et a notamment relooké l'acteur Daniel Craig, interprète de James Bond, en lui faisant porter des pulls confortables et des pantalons baggy pour une campagne Loewe très remarquée.
Le 24 mars, LVMH a nommé Jack McCollough et Lazaro Hernandez, designers de Proenza Schouler, à la tête de la maison Louis Vuitton.
remplacer Anderson
chez Loewe. (Reportage de Mimosa Spencer et Tassilo Hummel ; édité par Makini Brice et GV De Clercq)
Né à Roubaix en 1949, Bernard Arnault est fils d'un entrepreneur en bâtiment et travaux publics. Polytechnicien, il reprend l'entreprise familiale, Ferret-Savinel, au point d'en devenir le patron en 1978 et d'en faire un promoteur immobilier, Ferinel.
En 1981, il s'exile aux Etats-Unis où il tente d'y lancer Ferinel. Pas bien longtemps : en 1984, il revient en France pour racheter la financière Agache-Willot, qui contrôle Marcel Boussac, un conglomérat en déconfiture. Arnault n'en conserve que le grand magasin Le Bon Marché et Christian Dior, pierre angulaire de son groupe actuel, en axant sa stratégie sur les marques de luxe.
Cette période est aussi celle de « raider » pour Bernard Arnault, qui entre au capital de LVMH dans la seconde moitié des années 80, profitant d'OPA hostiles et des turbulences boursières. L'ensemble constitue le premier groupe mondial de luxe, rassemblant des marques allant de Louis Vuitton à Kenzo en passant par Guerlain, Givenchy, Chaumet, Moët & Chandon, Krug... Il est aussi un magnat de la presse française : le groupe Les Echos, Investir ou Radio Classique.
C’est ainsi qu’en 1989, Bernard Arnault est le principal actionnaire de son groupe LVMH (Louis Vuitton – Moët Hennessy), qui se positionne comme le leader mondial dans le secteur du luxe. Il occupe aussi, grâce à ses holdings de famille, la fonction de Président du Directoire de son groupe Arnault S.E.A.
Première fortune française d'après le magazine Challenges, et ce depuis 2005, et 4ème fortune mondiale selon Forbes, Bernard Arnault n'a pas renoncé à l'investissement sous toutes ses formes : immobilier, private equity, mais aussi entreprises cotées ou presse en ligne.
Ce père de cinq enfants a également investi la sphère artistique, en finançant la prestigieuse fondation Louis-Vuitton dès 2006. Le célèbre bâtiment érigé par Frank Gehry est finalisé le 18 décembre 2013. Il contribue à forger l’image de ce pianiste chevronné amoureux des belles choses.
Plusieurs scandales ont pu émailler l’ascension irrésistible de Bernard Arnault. En 2012, une polémique éclate quant à sa volonté de prendre la nationalité belge, afin de préparer sa succession sans que son empire n’éclate entre ses 5 enfants. En 2016, le film de François Ruffin Merci Patron ! dénonce les délocalisations opérées vers les pays de l’Est par l’entreprise qui se targue de produire en France. En 2017, c’est le scandale des Panama Papers qui éclabousse le PDG de LVMH en pointant du doigt les montages financiers opérés par la 4e fortune mondiale.
LVMH Moët Hennessy Louis Vuitton SE est le leader mondial des produits de luxe. Le CA par famille de produits se répartit comme suit :
- articles de mode et de maroquinerie (48,5%) : marques Louis Vuitton, Kenzo, Celine, Fendi, Marc Jacobs, Givenchy, etc. ;
- montres et bijoux (12,5%) : marques Bulgari, TAG Heuer, Zenith, Hublot, Chaumet, Fred, Tiffany, etc. ;
- parfums et produits cosmétiques (9,9%) : parfums (marques Christian Dior, Guerlain, Loewe, Kenzo, etc.), produits de maquillage (Make Up For Ever, Guerlain, Acqua di Parma, etc.), etc. ;
- vins et spiritueux (6,9%) : champagnes (marques Moët & Chandon, Mercier, Veuve Clicquot Ponsardin, Dom Pérignon, etc. ; n° 1 mondial), vins (Cape Mentelle, Château D'Yquem, etc.), cognacs (notamment Hennessy ; n° 1 mondial), whisky (notamment Glenmorangie), etc.
Le solde du CA (22,2%) concerne essentiellement une activité de distribution sélective assurée au travers des chaînes Sephora, DFS et des grands magasins Le Bon Marché et La Samaritaine.
A fin 2024, la commercialisation des produits est assurée au travers d'un réseau de 6 307 magasins dans le monde.
La répartition géographique du CA est la suivante : France (8,3%), Europe (17,2%), Japon (8,8%), Asie (27,5%), Etats-Unis (25,4%) et autres (12,8%).