LVMH repasse de justesse devant Hermès en tant que première capitalisation
Publié le 17/04/2025 à 18:40,
mis à jour le 17/04/2025 à 18:41
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Paris (awp/afp) - Le géant français du luxe LVMH, qui s'était vu ravir mardi sa place de première capitalisation boursière du CAC 40, mais aussi de société de luxe la plus valorisée au monde, est repassé de justesse jeudi devant son concurrent, Hermès.
La valorisation d'Hermès a atteint environ 241,4 milliards d'euros jeudi en clôture de la Bourse de Paris, contre 242,5 milliards d'euros pour LVMH, selon les calculs de l'AFP.
Mardi, à la clôture de la Bourse, Hermès avait ravi la tête du CAC 40 à son rival LVMH, ainsi que la place de troisième capitalisation boursière européenne juste derrière l'éditeur allemand de logiciels SAP et le géant pharmaceutique danois Novo Nordisk.
Le groupe connu pour ses sacs Birkin et ses carrés de soie était aussi devenu la société de luxe la plus valorisée au monde.
Un retournement de courte durée: jeudi, LVMH, numéro un mondial du secteur en termes de chiffre d'affaires, a retrouvé son trône.
Hermès (-3,22% à 2.287 euros) a en effet glissé en Bourse après avoir annoncé jeudi une augmentation de ses prix aux Etats-Unis pour compenser les 10% de droits de douane imposés par Donald Trump, en parallèle de la publication de résultats au premier trimestre en dessous des attentes du marché.
L'action de LVMH s'est, elle, stabilisée jeudi (+0,08% à 485,60 euros l'action), au lendemain d'un net recul de 7,82%, après l'annonce mardi soir d'une baisse de 2% de ses ventes au premier trimestre, jugées décevantes par les analystes.
"L'année 2025 commence de manière un peu chahutée, si on peut dire", a commenté le PDG du groupe Bernard Arnault jeudi, lors de l'assemblée générale des actionnaires de LVMH.
Bernard Arnault, dont le groupe réalise 25% de ses ventes aux États-Unis, a appelé les dirigeants européens à régler "à l'amiable" les tensions commerciales entre l'Union européenne et les États-Unis, se disant même "favorable" à "une zone de libre-échange" entre les deux puissances économiques.
Né à Roubaix en 1949, Bernard Arnault est fils d'un entrepreneur en bâtiment et travaux publics. Polytechnicien, il reprend l'entreprise familiale, Ferret-Savinel, au point d'en devenir le patron en 1978 et d'en faire un promoteur immobilier, Ferinel.
En 1981, il s'exile aux Etats-Unis où il tente d'y lancer Ferinel. Pas bien longtemps : en 1984, il revient en France pour racheter la financière Agache-Willot, qui contrôle Marcel Boussac, un conglomérat en déconfiture. Arnault n'en conserve que le grand magasin Le Bon Marché et Christian Dior, pierre angulaire de son groupe actuel, en axant sa stratégie sur les marques de luxe.
Cette période est aussi celle de « raider » pour Bernard Arnault, qui entre au capital de LVMH dans la seconde moitié des années 80, profitant d'OPA hostiles et des turbulences boursières. L'ensemble constitue le premier groupe mondial de luxe, rassemblant des marques allant de Louis Vuitton à Kenzo en passant par Guerlain, Givenchy, Chaumet, Moët & Chandon, Krug... Il est aussi un magnat de la presse française : le groupe Les Echos, Investir ou Radio Classique.
C’est ainsi qu’en 1989, Bernard Arnault est le principal actionnaire de son groupe LVMH (Louis Vuitton – Moët Hennessy), qui se positionne comme le leader mondial dans le secteur du luxe. Il occupe aussi, grâce à ses holdings de famille, la fonction de Président du Directoire de son groupe Arnault S.E.A.
Première fortune française d'après le magazine Challenges, et ce depuis 2005, et 4ème fortune mondiale selon Forbes, Bernard Arnault n'a pas renoncé à l'investissement sous toutes ses formes : immobilier, private equity, mais aussi entreprises cotées ou presse en ligne.
Ce père de cinq enfants a également investi la sphère artistique, en finançant la prestigieuse fondation Louis-Vuitton dès 2006. Le célèbre bâtiment érigé par Frank Gehry est finalisé le 18 décembre 2013. Il contribue à forger l’image de ce pianiste chevronné amoureux des belles choses.
Plusieurs scandales ont pu émailler l’ascension irrésistible de Bernard Arnault. En 2012, une polémique éclate quant à sa volonté de prendre la nationalité belge, afin de préparer sa succession sans que son empire n’éclate entre ses 5 enfants. En 2016, le film de François Ruffin Merci Patron ! dénonce les délocalisations opérées vers les pays de l’Est par l’entreprise qui se targue de produire en France. En 2017, c’est le scandale des Panama Papers qui éclabousse le PDG de LVMH en pointant du doigt les montages financiers opérés par la 4e fortune mondiale.
LVMH Moët Hennessy Louis Vuitton SE est le leader mondial des produits de luxe. Le CA par famille de produits se répartit comme suit :
- articles de mode et de maroquinerie (48,5%) : marques Louis Vuitton, Kenzo, Celine, Fendi, Marc Jacobs, Givenchy, etc. ;
- montres et bijoux (12,5%) : marques Bulgari, TAG Heuer, Zenith, Hublot, Chaumet, Fred, Tiffany, etc. ;
- parfums et produits cosmétiques (9,9%) : parfums (marques Christian Dior, Guerlain, Loewe, Kenzo, etc.), produits de maquillage (Make Up For Ever, Guerlain, Acqua di Parma, etc.), etc. ;
- vins et spiritueux (6,9%) : champagnes (marques Moët & Chandon, Mercier, Veuve Clicquot Ponsardin, Dom Pérignon, etc. ; n° 1 mondial), vins (Cape Mentelle, Château D'Yquem, etc.), cognacs (notamment Hennessy ; n° 1 mondial), whisky (notamment Glenmorangie), etc.
Le solde du CA (22,2%) concerne essentiellement une activité de distribution sélective assurée au travers des chaînes Sephora, DFS et des grands magasins Le Bon Marché et La Samaritaine.
A fin 2024, la commercialisation des produits est assurée au travers d'un réseau de 6 307 magasins dans le monde.
La répartition géographique du CA est la suivante : France (8,3%), Europe (17,2%), Japon (8,8%), Asie (27,5%), Etats-Unis (25,4%) et autres (12,8%).