PARIS (Reuters) - Le secteur européen du luxe recule mercredi en Bourse au lendemain de la publication des résultats trimestriels de Moncler, le groupe italien ayant fait état d'une baisse de 3% de ses ventes à taux de change constants sur fond de ralentissement de la demande mondiale.
Deutsche Bank, RBC, Jefferies et JPMorgan ont abaissé leurs objectifs de cours sur Moncler à respectivement 55 euros, 59 euros, 46 euros et 55 euros alors que les groupes de luxe font face à une baisse des dépenses de consommation ces derniers trimestres, notamment en Chine.
Dans une note, Berenberg souligne que la marque Moncler est un peu plus exposée à l'Asie et à la Chine que ses concurrentes.
"Compte tenu de nos inquiétudes concernant les vents contraires structurels potentiels auxquels la Chine est confrontée, le pays présente donc un risque", écrit l'intermédiaire, précisant que l'Asie représente 50% des revenus de la marque Moncler, contre une médiane sectorielle de 45% et 39% pour l'industrie mondiale.
Vers 10h25 GMT, à la Bourse de Milan, l'action Moncler cède 2,38% à 51,74 euros contre un repli de 0,93% pour le FTSE MIB et une baisse de 0,81% pour l'indice paneuropéen Stoxx 600, tombé en séance à un creux de cinq semaines.
L'indice européen du secteur du luxe abandonne au même moment 1,76% avec notamment des groupes comme LVMH (-2,47%), Kering (-3,83%), Hermès (-1,31%) et L'Oréal (-2,03%) qui sont dans le rouge.
Par ailleurs, dans un rapport baptisé "Luxury goods China syndrome", publié mardi, Berenberg indique avoir entamé le suivi de sept sociétés européennes de produits de luxe.
L'intermédiaire dit privilégier les sociétés de luxe "absolu" et de luxe "soft" avec une recommandation à "acheter" sur Brunello Cucinelli, Hermès et LVMH, tout en préconisant une "position défensive".
Les perspectives de croissance sur le luxe étant modérées, Berenberg estime que des gains de parts de marché sont devenus essentiels pour les marques du secteur.
"La Chine tient une place importante", note Berenberg, car le marché chinois représente désormais 22% des revenus du secteur et devrait atteindre 60% d'ici 2030.
Mais les dépenses de la Chine comportent des risques, car les vents contraires auxquels elle est confrontée pourraient être plus séculaires que cycliques, compte tenu de la dette, de la démographie et de la politique, poursuit l'intermédiaire.
Berenberg souligne que le segment des montres est celui qu'il préfère le moins en raison des exigences élevées en matière de capitaux, des fluctuations monétaires et d'une demande plus volatile en Chine.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)