PARIS, 20 août (Reuters) - Amber Capital a formellement demandé qu'une assemblée générale des actionnaires de Lagardère se tienne "dans les meilleurs délais" afin de procéder à une recomposition partielle du conseil de surveillance, montre jeudi une lettre envoyée par le fond activiste au groupe d'édition, de médias et de boutiques d'aéroport, consultée par Reuters.

Amber Capital, qui s'est associé avec Vivendi dans un pacte d'actionnaires avec pour objectif d'obtenir quatre sièges au conseil de surveillance, a désigné son fondateur Joseph Oughourlian comme l'un des candidats potentiels.

Le groupe Lagardère n'a pas souhaité faire de commentaire.

Bernard Arnault, PDG du géant français du luxe LVMH , a affiché mercredi son soutien à Arnaud Lagardère en confirmant sa prise de participation dans sa holding personnelle, Lagardère Capital & Management.

Le groupe de médias Vivendi, dirigé par Vincent Bolloré et qui détient 23,5% du capital de Lagardère, s'est rangé la semaine dernière aux côtés d'Amber Capital, actionnaire à 20%, pour solliciter une représentation au conseil d'administration.

Les deux actionnaires principaux souhaitent qu'un avis de réunion soit publié dans les quinze jours en vue d'une assemblée dans les cinquante jours suivant la publication, selon le document. Amber ajoute qu'il ira en justice si Lagardère n'accède pas à sa demande.

En mai dernier, Lagardère avait rejeté la tentative d'Amber de remanier le conseil de surveillance en partie grâce à l'appui de Vivendi avec qui les relations se sont depuis dégradées.

Lagardère a vu son mandat de gérant en commandite prolongé en début de semaine, sept mois plus tôt que prévu, lors d'une réunion du conseil d'administration dont ni Vivendi ni Amber n'étaient au courant, ont déclaré des personnes proches du dossier.

Un membre du conseil d'administration de Lagardère, Aline Sylla-Walbaum, haute dirigeante de la maison de vente aux enchères Christie's, a démissionné avant le vote, a déclaré une autre source.

Le site d'information en ligne Wansquare, qui a été le premier a annoncé sa démission, a fait savoir qu'elle avait des réserves quant à la prolongation du mandat d'Arnaud Lagardère. Aline Sylla-Walbaum a confirmé sa démission mais a refusé d'en dire davantage. (Sarah White et Laetitia Volga, édité par Marc Angrand et Jean-Michel Bélot)