LVMH Moët Hennessy Vuitton : La nouvelle Apple Watch pourrait menacer les montres suisses
Le 13 septembre 2018 à 17:26
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ZURICH (Reuters) - L'industrie horlogère suisse va devoir faire face à la menace de la nouvelle montre connectée d'Apple capable de détecter les problèmes cardiaques, une fonction susceptible de séduire une clientèle plus âgée, estiment des experts du secteur.
La Watch Series 4 présentée mercredi par le groupe californien peut effectuer un électrocardiogramme pour détecter un rythme cardiaque irrégulier et lancer automatiquement un appel d'urgence si elle détecte une défaillance chez son propriétaire.
"Loin d'être seulement une évolution, la nouvelle Apple Watch 4 constitue probablement une révolution parce qu'elle ne s'intéresse pas seulement aux poignets des geeks, mais aussi aux plus de 45 ans soucieux de leur santé", relève Gregory Pons, spécialiste du secteur, sur son site buisnessmontres.com.
Apple a rapidement gagné des parts sur le marché de l'horlogerie. La société de recherche en technologies connectées CCS Insight estime que la firme à la pomme ne sera pas loin cette année d'égaler les ventes mondiales de montres fabriquées en Suisse, qui se sont élevées à 24 millions d'unités en 2017.
Les exportations de montres suisses d'entrée de gamme - dont le prix de vente peut aller jusqu'à 500 dollars (428 euros)- ont régulièrement diminué ces dernières années, victimes notamment de la concurrence des montres intelligentes.
Dans cette fourchette de prix, se trouvent les marques Swatch et Tissot du groupe Swatch, la marque Mondaine et les montres de l'horloger américain Fossil.
"L'Apple Watch continue de s'améliorer et s'enrichit de fonctions utiles. Je pense que cela va représenter un défi de plus en plus grand pour les montres suisses d'entrée de gamme, qui ne sont pas en mesure de rester pertinentes", estime Luca Solca, analyste chez Exane BNP Paribas.
Le premier prix de l'Apple Watch Series 4 s'élève à 399 dollars.
L'Apple Watch ne constitue pas une menace pour les montres suisses au-dessus d'un certain prix, pense pour sa part Jean-Claude Biver, patron du pôle horloger du groupe LVMH, qui fabrique les montres Zenith, Hublot et TAG-Heuer.
Les consommateurs, qui entrent dans le monde des montres grâce à un produit Apple, sont plus susceptibles de s'acheter une montre suisse plus tard, écrit-il dans un courriel.
(Silke Koltrowitz; Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Bertrand Boucey)
LVMH Moët Hennessy Louis Vuitton SE est le leader mondial des produits de luxe. Le CA par famille de produits se répartit comme suit :
- articles de mode et de maroquinerie (48,9%) : marques Louis Vuitton, Kenzo, Celine, Fendi, Marc Jacobs, Givenchy, etc. ;
- montres et bijoux (12,7%) : marques Bulgari, TAG Heuer, Zenith, Hublot, Chaumet, Fred, Tiffany, etc. ;
- parfums et produits cosmétiques (9,6%) : parfums (marques Christian Dior, Guerlain, Loewe, Kenzo, etc.), produits de maquillage (Make Up For Ever, Guerlain, Acqua di Parma, etc.), etc. ;
- vins et spiritueux (7,7%) : champagnes (marques Moët & Chandon, Mercier, Veuve Clicquot Ponsardin, Dom Pérignon, etc. ; n° 1 mondial), vins (Cape Mentelle, Château D'Yquem, etc.), cognacs (notamment Hennessy ; n° 1 mondial), whisky (notamment Glenmorangie), etc.
Le solde du CA (21%) concerne essentiellement une activité de distribution sélective assurée au travers des chaînes Sephora, DFS et des grands magasins Le Bon Marché et La Samaritaine.
A fin 2023, la commercialisation des produits est assurée au travers d'un réseau de 6 097 magasins dans le monde.
La répartition géographique du CA est la suivante : France (7,9%), Europe (16,4%), Japon (7,3%), Asie (30,8%), Etats-Unis (25,3%) et autres (12,3%).