LVMH gagne 2,8% à 504,9 euros, Kering, 2,3% à 560,4 euros et Hermès, 1,2% à 872,8 euros. Les valeurs françaises du luxe sont portées par le bon accueil réservé aux chiffres d'affaires trimestriels de Richemont (+1,1% à Zurich) et Burberry (+5,1% à Londres). Les chiffres dévoilés par le suisse et le britannique semblent de bon augure pour au moins trois raisons. Premièrement, ils confirment la santé retrouvée de l'Asie, zone clef du luxe. Deuxièmement, ils témoignent du rebond de la joaillerie, un segment qui compte pour les français, et particulièrement pour LVMH depuis le rachat de Tiffany.

Et troisièmement, l'étude comparée des ventes de Richemont et Burberry entérine une tendance observée depuis plusieurs années et très favorable aux groupes français. Les groupes les plus puissants, avec un portefeuille de marques iconiques (Cartier, Van Cleef & Arpels, IWC pour Cartier) jouissent d'un net avantage sur les groupes de plus petite taille, mono-marque et plus sensibles aux envies d'une clientèle plus jeune et plus versatile.

Ainsi, les ventes de Richemont sont reparties à la hausse au troisième trimestre 2020-2021, clos fin mars. Le chiffre d'affaires du groupe de luxe s'est établi à 4,186 milliards d'euros, en hausse de 1%. A taux de change constant, la croissance ressort à 5%. Elle a été soutenue par la joaillerie (+14% à taux de change constant).

Par zone géographique, l'Asie Pacifique confirme son importance, avec des ventes en progression de 25% à taux de change constant. Ce dynamisme permet de compenser le repli de 20%, à taux de change constant, de l'Europe et la hausse symbolique (+3% à taux de change constant) des Amériques.

UBS a confirmé sa recommandation d'Achat et son objectif de cours de 94,5 francs suisses sur Richemont. Le broker salue un chiffre d'affaires du troisième trimestre 2020 supérieur au consensus. Les ventes à taux de change constant ont grimpé de 5% alors que le consensus et lui-même tablaient sur +1%. Surtout, le bureau d'études note la performance de la joaillerie. Le segment le plus rentable du groupe (plus de 100% de l'Ebit) a vu ses ventes bondir de 14% à taux de change constant. Le marché visait +6% et UBS, +8%.

Malgré la performance récente du titre (+4% depuis le début de l'année contre -2% pour le secteur), la banque suisse s'attend à une réaction positive du titre étant donné l'ampleur de l'écart entre la croissance effective des ventes de la joaillerie et le consensus.
En revanche, UBS a maintenu sa recommandation Vendre et son objectif de cours de 1 614 pence sur Burbbery. Le broker affiche ainsi son scepticisme sur la promesse de rebond des ventes grâce aux collections Tisci.

Les pièces de l'Italien sont en boutiques depuis deux ans, et les ventes devraient en profiter. Or, à nombre de boutiques comparable, elles ont reculé de 9% au troisième trimestre. Le consensus, plus optimiste tablait sur une baisse de 5%.
Le groupe britannique continue de prévoir un rebond une fois la pandémie ralentie grâce à l'attrait de sa marque auprès des jeunes. Affaire à suivre...