New York (awp/afp) - La Bourse de New York montait à l'ouverture jeudi alors que la Banque centrale américaine a dévoilé une modification de sa politique monétaire susceptible de laisser les taux à un bas niveau pendant encore longtemps.

Vers 14H20 GMT, son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, prenait 0,77% à 28.548,69 points.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, gagnait 0,01% à 11.665,97 points.

L'indice élargi S&P 500 montait de 0,33% à 3.490,16 points.

Wall Street, entrainée par les valeurs phares du secteur technologique, avait terminé déjà dans le vert mercredi: le Dow Jones avait gagné 0,30% tandis que le Nasdaq (+1,73%) et le S&P 500 (+1,02%) avaient grimpé à de nouveaux records.

La Banque centrale américaine (Fed) a annoncé jeudi que l'inflation pouvait rester au-dessus de l'objectif de 2,0% "pendant un certain temps" avant que la Fed n'ait à agir en augmentant les taux d'intérêt.

Une hausse des prix de 2% est considérée comme gérable et signe d'une économie saine. Mais depuis la crise financière de 2007-2009, l'inflation a rarement dépassé ce niveau.

L'idée que la Fed puisse laisser courir un peu l'inflation avant d'intervenir est de nature à rassurer les investisseurs, qui profitent largement depuis plusieurs années des taux bas de la Fed, actuellement proches de zéro, pour emprunter de l'argent à moindre coût.

"La question maintenant est de savoir si cette nouvelle", largement anticipée par les marchés ces derniers jours, "est déjà intégrée dans les prix puisque le Nasdaq avait déjà grimpé de 3,1% et le S&P 500 de 2,4% en à peine trois séances", remarque Patrick O'Hare de Briefing.

Le patron de la Fed Jerome Powell, qui s'exprimait à l'occasion de la réunion annuelle des banquiers centraux à Jackson Hole, qui a habituellement lieu dans le Wyoming mais se passait cette année en ligne, a aussi une nouvelle fois martelé que l'institution était prête à utiliser toute sa "gamme complète d'outils" pour soutenir l'économie.

Baisse des inscriptions au chômage

Les acteurs du marché digéraient par ailleurs jeudi l'annonce d'un repli des inscriptions hebdomadaires au chômage, à un million.

Au total, 13,9 millions de personnes touchaient une indemnité chômage au cours de la semaine dernière, en baisse de 1,9%.

"Ces chiffres n'influencent par forcément beaucoup le marché car ils sont très près des attentes", souligne JJ Kinahan de TD Ameritrade. "Mais ils reflètent aussi l'idée que la situation reste compliquée pour beaucoup de monde, on avait espéré que ces chiffres soient maintenant largement descendus", ajoute-t-il.

L'administration américaine a par ailleurs révisé son estimation de la contraction du Produit intérieur brut pour le deuxième trimestre à -31,7% en rythme annualisé contre -32,9% estimé précédemment.

Les promesses de ventes de logements aux Etats-Unis ont de leur côté augmenté en juillet (+5,9%) pour le 3e mois consécutif, selon la Fédération nationale des agents immobiliers (NAR).

Sur le marché obligataire, le taux à 10 ans sur la dette américaine montait à 0,7145% contre 0,6884% mercredi soir.

Parmi les valeurs du jour, le laboratoire Abbott bondissait de 7,27% après avoir reçu le feu vert des autorités sanitaires pour un test rapide du Covid-19 à 5 dollars.

Le joaillier Tiffany, en cours de fusion avec le géant du luxe français LVMH, prenait 2,04% après avoir fait part d'une baisse de son chiffre d'affaire de 29%, en-dessous des attentes, mais d'un bénéfice dépassant les prévisions.

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