PARIS (Reuters) - La performance des grandes marques de LVMH, comme Louis Vuitton, soutenues par la vigueur de l'activité en Chine, a permis au groupe de luxe de compenser la faiblesse des ventes en duty free et des cosmétiques.

Le groupe français, qui a conclu ce mois-ci le rachat du joaillier américain Tiffany pour 13 milliards d'euros, a été heurté de plein fouet par la pandémie de coronavirus, les distributeurs ayant été contraints de fermer leurs boutiques durant les confinements mis en place pour limiter la propagation du virus.

La limitation des déplacements internationaux a également privé le numéro un mondial du luxe des recettes tirées des voyageurs.

La reprise entamée dès le second semestre en Chine, l'un des plus grands marchés pour les marques de luxe, s'est traduite par un redressement de leur activité.

En données organiques, c'est-à-dire à changes et périmètre constants, la division clé de la mode et de la maroquinerie, qui compte des marques comme Louis Vuitton ou Christian Dior, affiche une progression de 18% au quatrième trimestre, un chiffre au-dessus des prévisions des analystes qui attendaient une hausse de 12%.

"Cette performance devrait faire grimper le cours de l'action LVMH", a déclaré Luca Solca, analyste chez Berstein, dans une note.

Le directeur financier de LVMH, Jean-Jacques Guiony, a déclaré lors d'une conférence de presse que le lancement de nouveaux produits avant la pandémie - tel un sac "Pont Neuf" chez Vuitton - avait aidé la marque.

Le groupe français a aussi continué d'investir dans la publicité quand certains de ses petits concurrents s'étaient vus dans l'obligation de réduire leurs dépenses dans ce secteur. Maintenir des défilés dans certaines villes comme Shanghai a aussi soutenu la marque, a déclaré Jean-Jacques Guiony.

"Louis Vuitton et Dior ont capté l'attention lorsque personne ne communiquait", a-t-il ajouté.

"Dans un contexte qui reste incertain, même si l'espoir de la vaccination nous laisse entrevoir la fin de la pandémie, nous sommes convaincus que LVMH est en excellente position pour s'appuyer en 2021 sur la reprise que le monde espère et renforcer encore son avance sur le marché mondial du luxe", a déclaré Bernard Arnault dans un communiqué.

Alors qu'il avait faillit renoncer à l'acquisition de Tiffany à l'été 2020, LVMH parie maintenant sur sa division joaillerie qui a plutôt bien résisté à la crise sanitaire.

Les ventes du numéro un du luxe mondial s'établissent à 14,3 milliards d'euros pour le quatrième trimestre, en ligne avec les prévisions des analystes.

Sur l'année 2020, les revenus ont accusé une baisse de 16% à périmètre constant, à 44,65 milliards d'euros.

Le résultat net part du groupe de LVMH s'élève pour sa part à 4,7 milliards d'euros, en recul de 34%. Le groupe prévoit par ailleurs de proposer un dividende de 6 euros par action. Un acompte sur dividende de 2 euros par action a déjà été distribué en décembre.

(version française Camille Raynaud, édité par Jean-Michel Bélot)

par Sarah White et Silvia Aloisi