Zurich (awp) - Le joaillier-horloger Bulgari, qui avait été affecté par la pandémie comme l'ensemble du secteur du luxe, s'est remis des séquelles de la crise sanitaire en 2021. Malgré la vague Omicron, l'entreprise dont le siège des activités horlogères se trouve à Neuchâtel, est confiante pour 2022, "l'appétit de la clientèle pour luxe demeurant fort". Les problèmes d'approvisionnement représentent cependant un défi.

"Nous avons réussi à dépasser le niveau de 2019, qui était déjà une année record pour nous, que ce soit sur le global, dans l'horlogerie ou la joaillerie", a indiqué à AWP le directeur général Jean-Christophe Babin, en marge de la LVMH Watch Week, salon numérique où les marques horlogères suisses du géant français du luxe dévoilent leurs nouveautés.

"Les montres Bulgari Aluminium et Serpenti Seduttori ont beaucoup séduit nos clients", souligne-t-il

La Chine et les Etats-Unis en particulier se sont montrés très performants en 2021, tandis que l'Europe est resté quelque peu à la traîne. "Nous n'avons pas encore pu compenser complètement l'absence des touristes en Europe", a expliqué le patron sans détailler, le groupe LVMH devant publier jeudi ses résultats annuels.

Avant la pandémie de coronavirus, les touristes, notamment chinois, étaient un des moteurs de vente du luxe. Les compatriotes de Xi Jinping ayant cependant dû considérablement réduire leurs voyages à l'étranger, les ventes de l'industrie horlogère suisse ont explosé ces deux dernières années dans l'Empire du Milieu. Les exportations horlogères se sont envolées de plus de 50% entre janvier et novembre par rapport à 2019 vers ce pays.

"La croissance en Chine, devrait se normaliser en 2022", anticipe l'ancien chef de l'horloger Tag Heuer. "Même après la pandémie, les Chinois achèteront davantage de montres ou de bijoux dans leur pays qu'avant la crise, cette dernière ayant été un accélérateur du rapatriement des achats de luxe."

Pour répondre à cette demande grandissante, Bulgari a étoffé son réseau de boutiques ces dernières années et dispose actuellement d'environ 40 magasins en Chine situés dans 25 villes. "Nous y avons également renforcé nos plateformes de vente en ligne", fait remarquer M. Babin.

Ces dernières années, le groupe a développé au niveau mondial ses ventes en ligne mais les recettes générées par ce canal restent en dessous des 10%. "Il y a évidemment des pays très forts en e-commerce comme les Etats-Unis où les ventes en ligne dépassent 10%", nuance le dirigeant.

Problèmes d'approvisionnement

"On observe un mois de janvier très similaire à ce qu'on a pu voir au deuxième semestre 2021. Cela veut dire un très bon développement et cela est valable au niveau de l'horlogerie, la joaillerie, la maroquinerie mais aussi l'hôtellerie à quelques exceptions près comme Bali par exemple", déclare l'ancien consultant de Boston Consulting. "Omicron n'a pas altéré la demande", ajoute-il.

"Cependant l'un des principaux défis actuellement est l'approvisionnement, très en amont, de certains matériaux qui sont insuffisants en quantité", indique le Franco-italien avant d'ajouter que les délais de livraison rallongés et l'absence de collaborateurs à cause du Covid-19 ralentissent aussi la cadence de production de Bulgari.

"Une fois que ces défis logistiques seront surmontés nous avons des projets d'expansion très importants en termes d'infrastructures industrielles notamment pour la division joaillerie, qui vont nous amener dans les trois prochaines années à recruter énormément".

Le directeur général espère qu'au cours du deuxième semestre 2022, les défis liés à la chaîne d'approvisionnement devraient s'améliorer.

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