Début de semaine compliqué pour les valeurs du luxe (-2,7% pour Kering, -2,5% pour LVMH et -0,5% pour Hermès) qui accusent leur troisième séance consécutive de baisse. Les investisseurs s'inquiètent de la dépendance du secteur à la Chine dont la croissance semble ralentir. De plus, la nouvelle politique fiscale de redistribution des revenus au détriment des classes de riches pourrait particulièrement affecter les majors du secteur. Personne n'a oublié à quel point le secteur des vins et spiritueux avait été frappé par l'offensive anti-corruption lancée par Pékin il y a quelques années.

Le mois dernier déjà, les majors du luxe avaient été pénalisés par une première vague de défiance. Les actions avaient perdu jusqu'à 20% avant de rebondir, regagnant jusqu'à plus de la moitié de la baisse consentie.

"Rebond fragile illustré par un retracement à la baisse depuis le début de la semaine, alors que la Chine inquiète toujours les investisseurs à double titre, avec d'une part, le risque d'une nette inflexion de la croissance, et d'autre part l'aléa politique d'un interventionnisme du pouvoir central sans limites", commente ce matin Invest Securities.

Si groupe Arnault via Christian Dior et groupe Pinault via la holding Artémis sont intervenues au cours de la baisse dans la dernière partie du mois d'août pour acheter respectivement pour 72 millions d'euros d'actions LVMH et 24 millions d'euros d'actions Kering "cela ne saurait constituer un facteur de nature à relancer l'intérêt d'un marché financier qui a probablement pris conscience avec les inquiétudes chinoises du risque d'une trop grande dépendance du luxe à un débouché donné, quel qu'en soit son potentiel, surtout lorsque son évaluation devient tendue", poursuit le broker.

Pour ce dernier, le gouvernement chinois pourrait  taxer directement la consommation discrétionnaire, et celle des produits de luxe en général, alors qu'il avait fait l'inverse sur toute la période récente, abaissant largement les barrières douanières pour favoriser la consommation domestique.

"En tout état de cause, le pouvoir de lobbying des grande sociétés du luxe vis-à-vis des décisions que le gouvernement chinois pourrait décider et mettre en œuvre est très faible sinon nul", conclut Invest Securities.