PARIS (awp/afp) - Le quotidien économique Les Echos a atteint l'équilibre en 2021 pour la première fois depuis 2008 contrairement au quotidien Le Parisien où la situation est plus contrastée, a indiqué Pierre Louette, PDG du groupe Les Echos-Le Parisien, dans un entretien au Figaro publié dimanche soir.

"Les revenus numériques, comprenant la publicité et les abonnements, représentent 50% du chiffre d'affaires des Échos qui s'élève à environ 90 millions d'euros. Et, pour la première fois depuis son rachat en 2008 par LVMH, groupe fondé et présidé par Bernard Arnault, le quotidien est à l'équilibre en 2021", s'est félicité Pierre Louette, à la tête du groupe Les Echos-Le Parisien depuis 2018.

En revanche, la situation est plus complexe pour le quotidien national Le Parisien-Aujourd'hui en France. Son PDG espère le voir se "rapprocher de l'équilibre" et conquérir 200.000 abonnés numériques à horizon 2025.

"En 2015, nous avons récupéré un journal en état de grande impréparation sur le web, avec un modèle reposant essentiellement sur la gratuité et donc comptant très peu d'abonnés numériques", développe-t-il.

"Longtemps, il n'a pas été en mesure de compenser la baisse du papier par le numérique", Le Parisien demeurant "très exposé à l'effritement continu des ventes en kiosque", précise le dirigeant.

Depuis sa reprise par le groupe LVMH en 2015, le quotidien a "accumulé de lourdes pertes" et a été renfloué "à hauteur de 83 millions d'euros", souligne Le Figaro.

Mais en 2021, Le Parisien a "atteint un point d'inflexion" avec douze mois consécutifs de diffusion à la hausse, assure M. Louette.

"Le quotidien a dépassé fin 2021 le cap des 50.000 abonnés numériques, multiplié par 6 en trois ans, ce qui représente désormais 25% de sa diffusion", expose le numéro un des Echos-Le Parisien.

Un résultat qui s'explique notamment par la réduction des articles gratuits et le développement des abonnements internet.

Au niveau rédactionnel, le PDG explique aussi avoir "mené un chantier éditorial de grande ampleur, avec une centaine de mobilités au sein de la rédaction, pour réorienter (les) contenus vers ceux qui transforment le plus".

Parallèlement, le groupe a "réduit toutes les charges liées au papier, encore récemment en vendant Proximy, la filiale de distribution".

"Nous devenons une media tech company: notre groupe est désormais doté d'une grande profondeur de contenus, adossés à plus d'une centaine de spécialistes du numérique pour adresser finement la bonne information à la bonne personne", affirme Pierre Louette.

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