La perte nette, qui se compare à un perte de 878 millions un an plus tôt, tient compte de frais de compensation de 3,9 milliards de dollars liés à son introduction en Bourse en mai.
En dehors de cette charge, l'excédent brut d'exploitation (Ebitda) est à peu près conforme aux estimations de Wall Street, commente Ygal Arounian, analyste chez Wedbush, tout en relevant que "à peu près tout le reste est sous les attentes."
Ces dernières étaient d'autant plus fortes que le concurrent Lyft, qui publiait ses comptes mercredi, avait fait état d'un apaisement dans la guerre des prix que se livrent les deux groupes américains de VTC, lui permettant de dépenser moins en promotions et en marketing pour gagner des parts de marché.
Cet optimisme a fait gagner plus de 8% à l'action Uber jeudi dans l'attente des résultats, Lyft prenant pour sa part 3%. Mais Uber rechutait de 6% dans les échanges après-Bourse.
La croissance du chiffre d'affaires a ralenti à 14%, à 3,17 milliards de dollars, alors que le consensus IBES Refinitiv le donnait à 3,36 milliards.
Pire, dans l'activité principale d'Uber, les véhicules de tourisme avec chauffeur, le chiffre d'affaires n'a progressé que de 2% à 2,3 milliards de dollars, un mauvais chiffre sauvé par une croissance de 72% d'Uber Eats, l'activité de livraison de repas.
Les réservations brutes, indicateur qui englobe la valeur totale des courses et livraisons avant rémunération des chauffeurs, coursiers et autres dépenses, ont augmenté de 31% à 15,76 milliards de dollars. Les analystes attendaient en moyenne 15,80 milliards.
Un autre indicateur montre qu'Uber gagne moins par course. Les montants dépensés par les passagers ont augmenté de 20% mais les bénéfices conservés par Uber après paiement de ses chauffeurs n'ont progressé que de 4%.
Dans le même temps, les coûts d'Uber ont augmenté de 147% à 8,65 milliards de dollars, à comparer à une hausse de seulement 3% communiquée mercredi par Lyft, en partie à cause d'une forte hausse des dépenses de recherche et développement.
Uber, qui n'a pas fixé de calendrier précis pour ses premiers bénéfices, veut convaincre les investisseurs que sa croissance proviendra non seulement des services de VTC mais aussi de se services de livraison de repas ou de logistique.
Le PDG du groupe, Dara Khosrowshahi, a confirmé une "amélioration progressive" de l'environnement concurrentiel depuis le premier trimestre mais a ajouté prendre ses décisions sans regarder ce que fait Lyft.
Le nombre d'utilisateurs actifs mensuels a atteint 99 millions dans le monde, contre 93 millions à la fin du premier trimestre et 76 millions à fin juin 2018.
(Alexandria Sage à San Francisco et Vibhuti Sharma à Bangalore, Véronique Tison pour le service français)