NEW YORK (awp/afp) - Le laboratoire pharmaceutique Mallinckrodt a annoncé lundi s'être placé sous la protection de la loi des faillites aux Etats-Unis afin de solder des poursuites judiciaires liées à la crise des opiacés dans le pays ainsi qu'à la tarification de son médicament vedette.

La société, basée juridiquement à Dublin, avait déjà prévenu qu'elle pourrait recourir à cette possibilité afin de résoudre ces plaintes et de renégocier ses dettes, tout en continuant à exercer ses activités.

L'opération devrait lui éviter d'avoir à payer "plusieurs milliards de dollars" dans le cadre de poursuites juridiques qui auraient pu devenir "potentiellement ingérables", détaille un communiqué.

Mallinckrodt est notamment parvenu à un accord de principe avec "un large éventail de plaignants" lui permettant de solder les litiges liés à l'épidémie des opiacés, qui a fait plus de 400.000 morts aux Etats-Unis depuis 1999 et conduit à des milliers de plaintes contre les laboratoires pharmaceutiques dans le pays.

Selon les termes de l'accord, le groupe verserait en tout aux plaignants 1,6 milliard de dollars (1,45 milliard de francs suisses) ainsi que des "warrants", des titres financiers pouvant être convertis en actions, représentant environ 20% du flottant.

La transaction permettrait aussi à Mallinckrodt de mettre un terme aux poursuites liées à la façon dont le groupe fixait le prix de son médicament phare Acthar Gel pour le programme "Medicaid". Ce dernier couvre les frais de santé des Américains aux revenus les plus modestes.

Les ventes d'Acthar, utilisé pour plusieurs indications dont la sclérose en plaques, représentent environ un tiers du chiffre d'affaires de la société.

Mallinckrodt a accepté de verser 260 millions de dollars à certaines entités gouvernementales au cours des sept prochaines années et de revoir les rabais qu'il consent au programme "Medicaid".

Le groupe prévoit également de profiter de son placement en faillite pour réduire sa dette de 1,3 milliard de dollars.

Les entités qu'il a placées sous la protection de la loi des faillites disposent actuellement de plus de 650 millions de dollars de trésorerie, ce qui devrait permettre au groupe de continuer à fonctionner normalement le temps de la procédure, assure Mallinckrodt.

Toutes ces propositions doivent encore recevoir l'approbation d'un juge des faillites.

afp/md