Paris (awp/afp) - Les marchés divergeaient sur la trajectoire à suivre jeudi, l'anticipation d'une embellie retrouvée restant entravée par les craintes d'un emballement de l'inflation, qui forcerait les banques centrales à réduire à court terme leur soutien à l'économie.

L'Europe était divisée. Vers 09H10 GMT, Paris montait de 0,37%, Milan de 0,15% alors que Francfort perdait 0,41% et Londres faisait du surplace (-0,03%) avant un agenda américain chargé.

La tendance a été peu marquée en Asie, dans le sillage de la clôture des marchés américains. Tokyo a clôturé en retrait de 0,33% après une série de cinq séances positives. Hong Kong a cédé 0,2% tandis que Shanghai a gagné 0,4%.

Considérant que l'inflation est passagère, la Réserve fédérale américaine (Fed) répète ces derniers temps ne pas avoir l'intention de réduire à court terme son soutien à la première économie du monde, qui refleurit après la fermeture brutale de l'activité en mars 2020.

Une grande partie des opérateurs de marché s'en tiennent pour l'instant à ce discours rassurant des banques centrales sur l'aspect temporaire de la hausse des prix.

"Les investisseurs semblent donner le bénéfice du doute à la Fed sur son anticipation d'inflation temporaire mais la fenêtre de confiance pourrait se refermer en cas d'absence de preuve les prochains mois", indique Craig W. Johnson, stratégiste chez Piper Sandler & Co.

Si l'économie américaine continue de se redresser radieusement, les investisseurs estiment qu'il ne serait pas illogique que la Fed décide de réduire le rythme de ses rachats d'obligations avec un relèvement des taux d'intérêts à la clé. La question étant de savoir précisément quand et comment.

Surtout qu'ailleurs, les banques centrales de Nouvelle-Zélande, du Canada et de Norvège laissent déjà entendre qu'elles pourraient réduire leurs programmes de rachats d'actifs ou même entrevoir une hausse de leur taux directeur dès 2022.

Dans ce contexte, la deuxième estimation du produit intérieur brut américain au premier trimestre et un autre indicateur-clé sur les commandes de biens durables pour avril ainsi que les inscriptions hebdomadaires au chômage seront très surveillés ce jeudi avant l'indice des prix à la consommation américaine qui sera publié vendredi.

"Les quelques mois qui viennent, pas davantage, nous diront si le scénario de la modération est le bon", estime Sebastian Paris Horvitz, analyste chez LBPAM.

Mais "entre-temps, le marché devrait rester porté par des taux longs qui se stabilisent grâce au discours rassurant des banquiers centraux sur l'avenir... et la poursuite de leur soutien", estime-t-il.

La stabilisation du marché obligataire se poursuivait jeudi: le taux américain à 10 ans s'élevait à 1,59% contre 1,57% mercredi soir.

Airbus dans le couloir céleste

L'action s'envolait de 5,46% à 103 euros après l'annonce d'une augmentation de la cadence de production de ses avions monocouloirs en 2023, supérieure à celle d'avant la pandémie de Covid-19.

L'annonce tirait également MTU Aero Engines (+2,78% à 210,70 euros) vers le haut à Francfort.

Développement négatif pour Bayer

Un juge américain a refusé jeudi de valider un accord prévoyant que Bayer (-4,35% à 52,58 euros) mette de côté jusqu'à 2 milliards de dollars pour parer à de futures poursuites liées à un herbicide soupçonné d'être cancérigène, estimant qu'il était "clairement non raisonnable" pour certains plaignants.

Aviva sous les vivats

L'action d'Aviva était dans le peloton de tête du FTSE-100 après avoir annoncé qu'elle était sur le point de finaliser 8 cessions pour 7,5 milliards de livres et devrait restituer une partie de ces gains aux actionnaires. L'action bondissait de 2,70% à 410,40 pence.

Du côté du pétrole, de l'euro et du bitcoin

Les cours du pétrole refluaient après avoir terminé en modeste hausse mercredi. Vers 09H00 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet à New York, cédait 0,83% à 68,16 dollars.

Le baril américain de WTI pour le mois de juillet perdait 0,85% à 65,65 dollars.

L'euro était stable (-0,06%), s'échangeant à 1,2187 dollar.

Le bitcoin se stabilisait aussi après s'être à nouveau approché dimanche de son plancher à 30.000 dollars cette année. Vers 09H00 GMT, le bitcoin s'échangeait à 38.993 dollars, (+0,56%), restant très éloigné de son record de près de 65.000 dollars atteint il y a un peu plus d'un mois.

afp/lk