Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers avançaient sans grande conviction mercredi même si les craintes d'emballement de l'inflation semblent s'atténuer au fil des commentaires rassurants de banquiers centraux.

L'Europe était plutôt atone vers 11h20: Paris montait sobrement de 0,29% mais Francfort (+0,09%), Londres (+0,05%) et Milan (-0,03%) stagnaient. Quant à la Bourse suisse, son indice phare SMI gagnait encore 0,37% vers 11h56.

L'Asie de son côté a réussi à prolonger ses gains de la veille : Tokyo a conclu une cinquième séance positive (+0,31%), Hong Kong a fini en hausse de 0,9% et Shanghai de 0,3%, en dépit d'une clôture des indices américains dans le rouge la veille.

"Le débat sur l'inflation n'est pas terminé mais la majorité des opérateurs à Wall Street croient qu'elle sera transitoire", indique Edward Moya, analyste chez Oanda. Des hauts responsables de la Réserve fédérale américaine continuent de minimiser les risques de pressions inflationnistes, comme le fait la Banque centrale européenne (BCE).

Ces commentaires rassurants semblent porter leurs fruits puisque les rendements continuaient de refluer sur le marché de la dette souveraine, où le taux du bon du Trésor américain à dix ans se stabilise depuis plusieurs jours. Mais les marchés espèrent encore des éclaircissements sur la manière envisagée par les banques centrales pour sortir de leur politique monétaire très accommodante le moment venu.

Des discours de banquiers centraux américains seront à nouveau mercredi au centre de l'attention des investisseurs qui attendent en outre l'indice américain des prix à la consommation vendredi. "La Fed guide prudemment les marchés en disant d'un côté de ne pas s'inquiéter de l'inflation, et de l'autre qu'elle va sortir des mesures maximales d'urgence", mises en place dès le début de la pandémie, estime de son côté Neil Wilson chez markets.com, percevant "un changement de ton" dans certains récents propos de l'institution.

"Cela donne une image un peu confuse au marché qui affiche un manque de conviction" après son énergie des dernières semaines, constate-t-il. En ce qui concerne la zone euro, le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau, membre du Conseil des gouverneurs de la BCE, a assuré mardi qu'il n'y avait "aujourd'hui aucun risque de retour durable de l'inflation en zone euro".

Un autre membre du directoire de la BCE, Fabio Panetta, a soutenu dans un entretien au quotidien japonais Nikkei que "seule une hausse durable de la pression inflationniste" pourrait justifier une réduction des rachats d'actions alors que la hausse des prix à la consommation est jugée "temporaire".

Marks and Spencer optimiste

Le titre grimpait de 4,91% à 163,60 pence: la chaîne de supermarchés a dévoilé une perte de plus de 200 millions de livres sur son exercice passé mais se dit toutefois optimiste pour la reprise.

Astrazeneca et Shell devant le juge

La bataille entre l'Union européenne et AstraZeneca (-0,26% à 8062 pence) descend dans l'arène judiciaire pour une audience devant un tribunal belge consacrée à la présumée violation des obligations du laboratoire, qui n'a pas livré les quantités de vaccins anti-Covid promises aux Vingt-Sept.

Par ailleurs, un tribunal néerlandais doit rendre son verdict dans une affaire retentissante lancée par un collectif d'ONG environnementales qui veut contraindre Shell (-0,08% à 1314 pence) à réduire ses émissions de CO2, accusant le géant pétrolier de ne pas faire assez pour s'aligner sur l'Accord de Paris.

Le bitcoin retrouve les 40'000 dollars

Le bitcoin repassait au-dessus des 40'000 dollars, poursuivant son rebond après s'être à nouveau approché dimanche de son plancher à 30'000 dollars cette année. Vers 10h40, le bitcoin s'échangeait à 40'235 euros, en hausse de 6,89%, restant très éloigné de son record de près de 65'000 dollars atteint il y a un peu plus d'un mois.

Le pétrole et l'euro quasiment stable

Les cours du pétrole restaient quasiment stables: vers 11h00, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet à New York, grappillait 0,03% à 68,51 dollars. Le baril américain de WTI pour le mois de juillet cédait 0,09% à 66,01 dollars.

L'euro reculait de 0,10% à 1,2252 dollar.

afp/vj