New York (awp/afp) - Wall Street, après une ouverture en hausse dans le sillage d'annonces rassurantes en provenance de Chine et d'un rapport robuste sur l'emploi américain, accélérait ses gains dans le sillage de propos conciliants du patron de la Banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell.

Vers 16H20 GMT, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average prenait 2,78% à 23.317,89 points après avoir gagné jusqu'à 3,05% un peu plus tôt.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, avançait 3,71% à 6.703,20 points.

L'indice élargi S&P 500 progressait de 2,90% à 2.518,97 points.

Lors d'une conférence à Atlanta vendredi, le président de la Fed Jerome Powell a affirmé que la Banque centrale resterait "patiente" concernant ses taux d'intérêt.

"La politique monétaire n'est pas sur une trajectoire pré-conçue", a-t-il ajouté alors que les investisseurs s'inquiètent du rythme des hausses de taux de l'institution et des risques de renchérissement qu'elles font peser sur le coût du crédit pour les ménages et les entreprises aux Etats-Unis, en pleine crainte de ralentissement de l'économie.

"Il a dit exactement ce que le marché voulait entendre", a réagi Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services.

"Il a réintroduit dans l'esprit des investisseurs le fait que, s'il le fallait, y compris à cause des conditions de marché, la Fed interviendrait pour sauver l'économie", a ajouté le spécialiste.

Il a également affirmé qu'il ne démissionnerait pas si Donald Trump, qui l'a publiquement et sévèrement critiqué, le lui demandait.

Avant cette prise de parole de M. Powell, les indices évoluaient déjà en hausse.

Au lendemain d'un coup de tabac sur les Bourses mondiales et d'une chute du Dow Jones de 2,83% et du Nasdaq de 3,04%, la Banque centrale chinoise (PBOC) a annoncé une nouvelle réduction, d'un point de pourcentage, du taux de réserves obligatoires des banques, une mesure de soutien à l'économie dans un contexte de guerre commerciale entre Pékin et Washington.

Le ministère chinois du Commerce a également confirmé vendredi que des négociateurs des Etats-Unis se rendraient en Chine lundi et mardi pour le premier tête-à-tête entre les deux puissances depuis que les chefs d'Etat des deux pays se sont rencontrés début décembre pout tenter d'apaiser leur différend commercial.

Ces deux nouvelles ont "offert un choc d'adrénaline aux investisseurs mondiaux", a affirmé Patrick O'Hare de Briefing.

Méga-piratage informatique

Les investisseurs reprenaient des forces après avoir été sonnés cette semaine par deux annonces montrant que l'économie chinoise n'était plus aussi rugissante qu'avant: la contraction de l'activité manufacturière fin 2018 et le plongeon de 10% d'Apple jeudi sur fond de ventes moins robustes dans le pays.

Dans ce contexte d'optimisme retrouvé, ils ont accueilli avec enthousiasme le traditionnel rapport mensuel américain sur les créations d'emplois vendredi, celui-ci montrant pour décembre un bond des créations de postes et une progression du salaire horaire moyen au plus haut depuis août.

Le taux de chômage est quant à lui monté de 3,7% à 3,9% mais en raison d'une augmentation du taux de participation à l'emploi, un élément également perçu positivement.

Le rapport est "spectaculaire", ont réagi les analystes de Pantheon Macro, pointant le fait que "les statistiques sont fortes dans tous les domaines".

Cet appétit retrouvé des investisseurs pour les actifs risqués faisait nettement reculer le marché obligataire américain, à l'inverse de la séance de jeudi: le taux d'intérêt sur la dette à dix ans montait à 2,652% contre 2,554% jeudi à la clôture, et celui à 30 ans à 2,982%, contre 2,903%.

Après avoir été fortement secouées la veille, les entreprises chinoises cotées à Wall Street montaient fortement, Alibaba prenant 6,98%, JD.com 7,91% et Baidu 4,17%.

Parmi les autres valeurs Square prenait 11,66%. Le groupe spécialisé dans le paiement mobile a annoncé la nomination de Amrita Ahuja au poste de directrice financière, fonction qu'elle occupait jusqu'à présent chez Blizzard Entertainment.

Le groupe hôtelier Marriott (+4,16%), qui a déploré en novembre avoir été victime d'un méga-piratage informatique, a finalement annoncé qu'il a touché moins de clients que prévu. Mais les hackers ont eu accès aux informations de plus de cinq millions de passeports, a indiqué vendredi le géant mondial de l'hôtellerie.

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