NEW DELHI, 22 février (Reuters) - L'armée indienne a repris le contrôle d'un canal qui fournit à la capitale New Delhi les trois cinquièmes de son approvisionnement en eau, mais les manifestations organisées par une caste de l'Etat de Haryana, dans le nord de l'Inde, vont se poursuivre.

La troupe a repris aux manifestants le contrôle des vannes du canal de Munak, a annoncé lundi le Premier ministre de l'Etat de Haryana, Arvind Kejriwal, ce qui lève la menace sur l'approvisionnement en eau pour les quelque 20 millions d'habitants de Delhi.

Les manifestations menées par les membres de la caste des Jats dans cet Etat paralysent le trafic routier et ferroviaire et au moins dix personnes sont mortes dans les violences.

Dimanche, le gouvernement a cédé à une revendication de la caste des Jats concernant un quota de postes dans la fonction publique ainsi que des places d'étudiants dans l'enseignement supérieur. Pour autant, les leaders de leur cause ont annoncé la poursuite du mouvement.

"Nous continuerons nos manifestations. Le gouvernement pense que nous céderons à sa stratégie de la pression, mais il commet une lourde erreur(...)", a déclaré à Reuters Ramesh Dalal, l'un des responsables du mouvement Jat Arakshan Andolan.

Le week-end a été marqué par des émeutes dans l'Etat de Haryana, Etat en grande partie rural de 25 millions d'habitants, à l'ouest de New Delhi.

Les Jats, qui représentent un quart de la population de l'Etat de Haryana, forment une communauté rurale qui subit les contrecoups de deux années de sécheresse sur la production agricole.

Des manifestants ont incendié des gares et des salles d'exposition automobiles, bloqué le trafic routier et perturbé le trafic ferroviaire. Le plus gros constructeur automobile indien, Maruti Suzuki, a mis deux usines au chômage technique à cause de la rupture de l'approvisionnement en pièces détachées. (Douglas Busvine et Rupam Jain; Eric Faye pour le service français)