LA HAVANE (awp/afp) - Des poursuites ont été lancées devant la justice américaine contre les émetteurs de cartes bancaires Visa et Mastercard pour "traitement de paiements" sur des produits nationalisés par la révolution cubaine, selon une copie de la plainte obtenue vendredi par l'AFP.

Les deux sociétés américaines "offrent leurs services de réseau aux commerçants à Cuba, y compris ceux de quatre stations balnéaires, qui sont situées sur des propriétés confisquées à la famille Glen", selon le plaignant Robert M. Glen.

Les hôtels qui permettent le paiement de "leurs clients par cartes bancaires Visa ou Mastercard" sont Iberostar Tainos, Meliá Las Antillas, Blau Varadero et Starfish Varadero, tous situés dans le secteur touristique de Varadero, à 150 km à l'est de La Havane.

Les poursuites ont été engagées en vertu du titre III de la loi Helms-Burton promulguée en 1996 aux Etats-Unis, qui permet de poursuivre devant les tribunaux de ce pays toute personne ou entreprise qui fait affaire avec des actifs nationalisés après la révolution cubaine de 1959.

Ces nouvelles poursuites ont été communiquées à l'AFP par le Conseil économique et commercial américano-cubain, qui a identifié plus de vingt plaintes déposées ces derniers mois, au titre III, qui est entré en vigueur en mai 2019.

Le président américain Donald Trump a décidé de durcir l'embargo contre l'île, en vigueur depuis 1962. L'application de ce titre de la loi avait été suspendue par ses prédécesseurs.

La semaine dernière, le géant français des spiritueux Pernod Ricard a rejoint la liste des sociétés poursuivies, car il exploite une société mixte sur l'île pour la production du Havana Club, le plus célèbre des rhums cubains.

C'est le cas également de la chaîne espagnole Iberostar, qui gère une vingtaine d'hôtels dans le pays.

Plusieurs groupes, comme Accor, Amazon, Carnival et American Airlines, ont déjà été l'objet de poursuites en justice, parfois abandonnées par les tribunaux américains.

Le gouvernement cubain considère que la loi Helms-Burton est inapplicable en raison de sa nature extraterritoriale, une opinion partagée par l'Union européenne, qui affirme disposer d'un arsenal juridique pour contrer cette législation.

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