Les autorités russes, qui n'ont pas fait de commentaires pour cet article, ont depuis doublé la censure en Russie. Le 4 mars, les législateurs ont adopté des amendements qui criminalisent le fait de "discréditer" les forces armées russes ou d'appeler à des sanctions contre la Russie.

Les législateurs ont fait de la diffusion de "fausses" informations un délit passible d'amendes ou d'une peine de prison pouvant aller jusqu'à 15 ans, une mesure qui a conduit certains organes de presse internationaux à cesser leurs reportages en Russie.

Les autorités ont également restreint l'accès à Facebook et Twitter et bloqué plusieurs médias indépendants et sites Web ukrainiens.

En réponse, Twitter a déclaré que les gens devraient avoir un accès libre et ouvert à l'Internet, en particulier en temps de crise. Nick Clegg, président des affaires mondiales de Meta, la société mère de Facebook, a déclaré que des millions de Russes ordinaires seraient coupés d'informations fiables.

Plusieurs médias russes ont suspendu leurs activités. Ekho Moskvy, une station de radio libérale, a été dissoute par son conseil d'administration après que le bureau du procureur général a bloqué son site Web en raison de sa couverture de la guerre. La chaîne de télévision Rain a suspendu son travail après que son site Web ait été bloqué. Le journal Novaya Gazeta, dont le rédacteur en chef Dmitry Muratov a été co-lauréat du prix Nobel de la paix l'année dernière, a déclaré qu'il interromprait son travail jusqu'à la fin de l'"opération spéciale" de la Russie en Ukraine.

La censure en ligne était déjà en hausse avant l'invasion. Avant les élections de septembre de l'année dernière, d'importantes pannes d'Internet ont été causées par une répression des sites Web liés au leader de l'opposition emprisonné Alexei Navalny et de la technologie utilisée pour contourner les interdictions en ligne.

Environ 200 000 sites Web ont été bloqués en 2021, selon les données de Roskomsvoboda, un groupe qui surveille la liberté d'Internet en Russie. Parmi eux figurait le site Web d'OVD-Info, qui documente depuis des années les manifestations anti-Kremlin. Cette année, en date du 10 mars, plus de 46 000 sites ont été bloqués, selon Roskomsvoboda.