Zurich (awp) - Cassé dans son élan par les conséquences de la pandémie de coronavirus et la vigueur du franc, Medartis a glissé dans le rouge l'an dernier. Subissant un recul de ses revenus, le fabricant bâlois de prothèses chirurgicales a essuyé une perte nette de 0,9 million de francs suisses, contre un bénéfice net de 2,1 millions en 2019.

Le chiffre d'affaires a fléchi de 4% à 124,7 millions de francs suisses, a précisé mercredi l'entreprise établie à Bâle. A taux de change constant, les ventes ont cependant progressé de 1% à 131,2 millions de francs suisses, à la faveur d'un retour à la croissance au 2e semestre, les revenus ayant progressé de 9%, hors impact des taux de change.

Medartis signale cependant avoir souffert d'un ralentissement des ventes durant le 4e trimestre, en raison de la 2e vague de la pandémie de Covid-19.

Le résultat d'exploitation avant intérêts et impôts (Ebit) s'est inscrit dans le noir, se contractant de 9% à 3,8 millions de francs suisses. La marge correspondante s'est établie à 3%, contre 6% en 2019. Sur l'exercice sous revue, Medartis a pu réduire ses charges de 4% à 99,7 millions, malgré un effectif en hausse de 27 postes à un total de 636 salariés.

Action en verve

L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) a lui augmenté de 1% à 19,7 millions, la marge afférente demeurant stable. Comme au titre de 2019, le conseil d'administration propose de renoncer au dividende.

Les investisseurs ont visiblement salué les informations du jour. Vers 12h30 à la Bourse suisse, l'action Medartis décollait de 2,41% à 53,05 francs suisses, alors que l'indice élargi SPI gagnait 0,10%.

Evoquant l'exercice en cours, Medartis indique avoir enregistré une dynamique de ventes favorable au cours des deux premiers mois de l'année, conformément à ses attentes. Pour l'ensemble de 2021, l'entreprise établie à Bâle anticipe une croissance des revenus d'au moins 15% en devises locales. La marge Ebitda devrait quant à elle demeurer stable.

Lors d'une conférence vidéo, le chef des finances sortant de Medartis, Dominique Leutwyler, a expliqué la stagnation attendue de la marge Ebitda du fait des investissements que l'entreprise entend consentir pour l'expansion de la distribution de ses produits aux Etats-Unis. Pour mémoire, M. Leutwyler quitte la firme rhénane ce jour, Dirk Kirsten prenant sa succession dès jeudi.

Nouveau président

Le directeur général, Christoph Brönniman a pour sa part rappelé le rôle prioritaire de l'expansion outre-Atlantique, Medartis ayant à cet effet conforté ses bases l'an passé. Alors qu'une nouvelle équipe de direction a été nommée, l'acquisition fin 2020 de la majorité du capital du spécialiste genevois des implants chirurgicaux pour la main et le poignet KeriMedical doit aussi permettre le renforcement au pays de l'Oncle Sam.

Au-delà, Medartis veut se profiler en tant que fournisseur d'implants pour les extrémités et la tête. A cet effet, Medartis ambitionne de compléter son portefeuille de plaques et de vis et entrer de manière sélective dans de nouvelles technologies telles que le remplacement de petites articulations et la gestion des tissus mous, a ajouté M. Brönniman.

En parallèle à ses résultats annuels, Medartis a fait part d'un changement à venir au sein du conseil d'administration. Le fondateur de la firme rhénane, Thomas Straumann, renoncera lors de la prochaine assemblée générale des actionnaires le 23 avril prochain à solliciter un nouveau mandat en tant que président du conseil d'administration. Il restera cependant membre de l'organe de surveillance et en reprendra la vice-présidence.

Pour succéder à M. Straumann à la présidence, le conseil d'administration propose l'élection de Marco Gadola. M. Gadola dispose d'une expertise reconnue du marché des dispositifs médicaux et d'un sens aigu des affaires, dont il a également fait preuve dans son précédent poste de directeur générale et, depuis 2020, en tant que membre du conseil d'administration du groupe Straumann.

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