PARIS (Agefi-Dow Jones)--Vivendi fera appel de la décision du tribunal d'Amsterdam de rejeter son recours en référé formulé contre le projet de holding européenne du groupe italien Mediaset, a déclaré jeudi un porte-parole du groupe de médias et de divertissement à l'agence Agefi-Dow Jones.

Vivendi, qui est actionnaire de Mediaset, avait engagé une action en justice aux Pays-Bas pour empêcher la création de cette holding. Le tribunal a jugé que la fusion des activités italiennes et espagnoles de Mediaset au sein d'une entité basée aux Pays-Bas, baptisée MediaForEurope, n'était pas contraire à la loi.

Cette décision de justice intervient moins de trois semaines après une assemblée générale extraordinaire de Mediaset Espana, qui a ouvert la voie à la réalisation de la fusion en reprenant la version amendée du projet qui avait été validée par les actionnaires de Mediaset en janvier.

Vivendi, qui possède près de 30% des droits de vote de Mediaset, dont quasiment 10% en direct et le solde au travers du trust Simon Fiduciaria, est farouchement opposé à ce projet, qu'il juge "abusif" et "rédigé contre les intérêts de tous les actionnaires minoritaires".

Vivendi conteste depuis plusieurs mois les statuts de MFE car ils vont permettre à la famille Berlusconi, via sa holding Fininvest, de renforcer largement son contrôle sur Mediaset. Pour ces raisons, le conglomérat français a plusieurs fois rappelé que le conseil d'administration de Mediaset mettait l'entreprise dans une situation de "grave incertitude juridique".

Le groupe français avait alors lancé plusieurs procédures judiciaires en référé, notamment en Italie et en Espagne, afin d'empêcher Mediaset de procéder à sa réorganisation. La cour d'appel de Madrid a confirmé la suspension du projet en Espagne, tandis qu'en Italie, le groupe français n'a pas obtenu gain de cause. Vivendi a toutefois déposé un recours contre la décision rendue par le tribunal de Milan qui lui était défavorable.

Le conflit entre Vivendi, les autorités italiennes et Mediaset dure depuis quatre ans. Au début de 2016, le groupe avait dénoncé les termes d'un projet d'alliance avec Mediaset prévoyant des prises de participations croisées à hauteur de 3,5%, ainsi que la reprise de la chaîne payante Mediaset Premium par Vivendi.

Face à l'insistance du groupe contrôlé par la famille Berlusconi pour faire exécuter cet accord, Vivendi avait accentué la pression sur son ancien partenaire en acquérant jusqu'à 29% de son capital à la fin 2016.

A l'époque, les modalités de cette montée au capital avaient été vivement critiquées par les autorités italiennes et avaient fait l'objet de poursuites en justice de la part de Mediaset et de son actionnaire de référence Fininvest.

-Dimitri Delmond, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 31; ddelmond@agefi.fr ed: VLV

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