L’Italie, habituellement épargnée par les offres hostiles dans le secteur bancaire, est aujourd'hui le théâtre d'une série d'assauts qui secouent la place financière. Mediobanca est devenue la cible d’une tentative de rachat par Banca Monte dei Paschi di Siena (MPS), une banque soutenue par l’État, une manœuvre que Mediobanca cherche à contrecarrer.
Depuis plusieurs années, le directeur général de Mediobanca, Alberto Nagel, ambitionnait d’acquérir Banca Generali auprès de Generali afin de consolider son pôle de gestion de patrimoine. Une précédente tentative avait échoué, exacerbant les tensions entre Nagel et certains actionnaires frondeurs aussi bien chez Generali que chez Mediobanca.
La nouvelle offensive de Mediobanca intervient après un succès obtenu jeudi dernier : les actionnaires de Generali ont confirmé leur confiance en Philippe Donnet, le PDG soutenu par Mediobanca, face aux pressions exercées par deux investisseurs dissidents. Ces derniers, le magnat du BTP Francesco Gaetano Caltagirone et le véhicule d’investissement de la famille Del Vecchio, détiennent également des parts dans MPS et soutiennent son offre d’acquisition sur Mediobanca.
Confrontée à la menace de MPS, Mediobanca devra obtenir l’aval de ses propres actionnaires pour finaliser l’acquisition de Banca Generali. Un vote est prévu à cet effet lors de l’assemblée générale du 16 juin.
Premier actionnaire de Generali, Mediobanca tire plus d’un tiers de ses revenus de sa participation de 13%, valorisée à environ 6,5 milliards d’euros aux cours actuels.
L'offre publique d’échange, que Mediobanca prévoit de conclure d’ici fin octobre, valorise Banca Generali à 54,17 euros par action, soit une prime de 11% par rapport à son dernier cours de clôture. L’objectif est d’intégrer Banca Generali au sein de la division gestion de patrimoine de Mediobanca.