Zurich (awp) - L'industriel zougois Medmix confirme avoir souffert l'an dernier de l'abandon de son entité polonaise, suite à l'adoption par Varsovie de sanctions liées à la présence dans son actionnariat de l'oligarque russe Viktor Vekselberg. L'impact sur le bénéfice net de la déconsolidation des activités en Pologne s'élève à 24 millions de francs suisses, quand les investissements nécessaires à la compensation de la production interrompue dans ce pays ont représenté 10 millions de francs suisses.

Le bénéfice net sur ce premier exercice complet depuis l'émancipation de Sulzer en 2021 s'en est trouvé amputé de trois quarts à 11,6 millions, indique le compte-rendu annuel diffusé mercredi. Le conseil d'administration maintient néanmoins sa proposition de dividende au même niveau que pour l'exercice précédent, à 50 centimes par titre.

Pour rappel, Varsovie avait adopté en mai dernier des sanctions à l'égard de Viktor Vekselberg, empêchant la poursuite des activités en Pologne des sociétés dans lesquels celui-ci est investi. L'oligarque russe établi en Suisse détient selon le dernier relevé de l'opérateur de la Bourse suisse plus de 40% du capital de Medmix via son véhicule d'investissement Tiwel.

Si la rentabilité nette a plus souffert que prévu des suites des sanctions en Pologne, l'évolution des recettes a largement comblé les attentes des analystes consultés par AWP. La croissance a atteint 4,3% - ou 5,7% hors effets de changes - pour un chiffre d'affaires de 477,1 millions, soit au-delà de la projection la plus optimiste.

Rentabilité opérationnelle entravée

L'excédent d'exploitation avant charges d'intérêts et fiscale, dépréciations et amortissements (Ebitda) ajusté a toutefois fondu de 7,9% à 105,4 millions, en raison notamment du tassement de près de 300 points de base de la marge afférente à 22,1%. Le phénomène ne constitue pas une surprise, la direction ayant modéré en janvier à ce niveau ses projections en la matière. Outre les soucis en Pologne, Medmix déplore un effet décalé des hausses de prix imposées pour compenser l'inflation des intrants comme de l'adaptation de sa palette de produits.

Pour l'année en cours, le spécialiste des systèmes d'application table sur une croissance de 5 à 7%, assortie d'une extension à 23% de sa marge Ebitda ajustée. L'objectif de taux de croissance annualisé à moyen terme a été modéré au plancher du couloir de 8% à 10% précédemment fixé, mais la marge opérationnelle doit toujours à terme atteindre 30%. La production contrariée du site de Wroclaw doit à terme être compensée par l'extension de l'usine de Valence reprise fin août à Universal de Suministros.

La firme - dont la palette de produits s'étend des stylos d'injection aux brosses à mascara en passant par les instruments d'application de biomatériaux chirurgicaux ou dentaires et les pistolets à colle - compte notamment sur l'essor de ses activités dans la santé, plus juteuses que celles dans la cosmétique ou l'industrie, pour améliorer sa rentabilité.

Après un passage à vide en début de séance, la nominative Medmix s'appréciait nettement sur le coup des 10h15, s'adjugeant 0,7% à 17,80 francs suisses à contre-courant d'un SPI en net retrait de 0,57%.

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