Francfort (awp/afp) - Plus de 200 investisseurs réclament 896 millions d'euros (963 millions de francs suisses) de dommages et intérêts à Daimler, dans le cadre du scandale des moteurs diesels truqués, ont annoncé mardi leurs avocats. Les plaignants accusent le constructeur automobil allemand d'avoir mal informé les marchés

Les requêtes devraient être rassemblées dans un grand procès groupé, auquel la justice a ouvert la voie en décembre 2018, similaire à une procédure de plusieurs milliards d'euros déjà en cours contre Volkswagen. Les avocats estiment que Daimler a "caché aux marchés l'utilisation de logiciels illicites dans ses voitures diesel et les risques et coûts qui y étaient associés".

Les requérants, dont des fonds de pension, des compagnies d'assurance et des banques basés dans l' Union européenne, en Amérique du Nord, en Asie et en Australie "ont payé les actions trop cher et Daimler est responsable", estime Andreas Tilp, cité dans un communiqué. Les questions communes à plusieurs dossiers seront traitées dans une "procédure modèle" devant le tribunal régional de Stuttgart, dont la première audience pourrait avoir lieu "avant l'été" estime M. Tilp.

Une porte-parole de Daimler a estimé que ces requêtes étaient "infondées", réaffirmant l'intention du groupe de "contester avec tous les moyens juridiques à notre disposition" ces accusations, "si besoin également dans le cadre d'une procédure modèle".

Déjà à l'amende

Il ne s'agit pas de la seule procédure visant le fabriquant des Mercedes-Benz liée au scandale "dieselgate", qui a éclaté en 2015 quand Volkswagen a admis avoir truqué 11 millions de véhicules pour masquer leur niveau réel de pollution. Daimler a accepté de payer fin septembre 2019 déjà 870 millions d'euros d'amende pour avoir vendu des véhicules diesel qui ne respectaient pas les normes antipollution.

Le ministère allemand des Transports avait ordonné le rappel de plus d'un million de voitures, dans lesquelles l'Agence fédérale de l'automobile (KBA) dit avoir identifié l'utilisation de logiciels capables de fausser les niveaux d'émissions. Mais le constructeur rejette les conclusions de la KBA et conteste l'illégalité des "fonctions de gestion du moteur" épinglées.

Quatre responsables de Daimler sont toujours visés par des enquêtes, accusés de fraude et de publicité mensongère en lien avec la manipulation des émissions des véhicules diesel.

afp/vj