Donald Trump a finalement tranché : à partir du 26 mars, tout véhicule non produit aux États-Unis sera taxé à hauteur de 25 %. Une mesure protectionniste assumée, qui vise à renforcer la production locale. Mais dans les faits, ce sont surtout certains groupes étrangers qui risquent de voir leurs marges fondre et leur présence sur le sol américain menacée.
Les constructeurs les plus exposés
Tous les constructeurs ne sont pas logés à la même enseigne. Si Tesla, 100 % local, ou Ford, avec seulement 21 % de ses ventes issues d’importation, sont relativement à l’abri, d’autres vont devoir faire face à un choc frontal.
Selon GlobalData, voici la part de véhicules importés par constructeur sur le marché américain :
- Jaguar Land Rover (Tata) 100%
- Volvo (Geely) 90%
- Mazda 81%
- Volkswagen 80%
- Hyundai et Kia (Hyundai Motor) 65%
- Mercedes-Benz 63%
- BMW 52%
- Toyota 51%
- General Motors 46%
- Stellantis 45%
- Subaru Corporation 45%
- Honda 35%
- Ford 21%
- Tesla 0%
Des chaînes logistiques bouleversées
En 2024, les États-Unis ont importé pour 220 milliards de dollars de véhicules, principalement depuis le Mexique, la Corée du Sud, le Japon et le Canada. À titre d’exemple, l’Allemagne a exporté 430 000 véhicules vers les États-Unis, et le Royaume-Uni près de 90 000. Autant de flux désormais taxés, ce qui rebat les cartes commerciales.
Selon RBC Capital Markets, Tesla est en position de force, peu concerné par cette mesure. Ferrari, malgré l’impact, pourrait amortir le choc grâce à son positionnement haut de gamme. En revanche, les groupes comme General Motors, les constructeurs allemands, Stellantis ou Ford seront directement exposés, et pourraient voir leur compétitivité amoindrie, voire leurs volumes ralentir.
À court terme, les conséquences s’annoncent lourdes pour les constructeurs misant fortement sur le marché américain pour relancer leur croissance. Reste à voir si cette mesure protectionniste provoquera un repli stratégique ou une accélération des investissements industriels sur le sol américain.