Le procès, qui a débuté le 14 avril à Washington, vise à démontrer que Meta, encore connu sous le nom de Facebook au moment des faits, a acquis Instagram en 2012 et WhatsApp en 2014 dans le but d’éliminer des concurrents émergents et de consolider son hégémonie sur le marché des plateformes permettant aux utilisateurs de partager des contenus avec leurs proches. La FTC souhaite obtenir l’annulation de ces acquisitions, plus de dix ans après leur réalisation.
Meta a formulé une demande de rejet après la présentation des preuves par la FTC. Si le juge James Boasberg accède à cette requête, le dossier pourrait être classé sans attendre la fin du procès. Le juge pourrait toutefois choisir d’attendre les plaidoiries finales, prévues après que Meta aura terminé de présenter sa défense, probablement d’ici juin.
L’autorité de régulation s’appuie notamment sur des échanges internes où le PDG Mark Zuckerberg s’inquiétait de la montée en puissance d’Instagram et de WhatsApp. Mais Meta souligne que les éléments présentés montrent que WhatsApp n’avait aucune ambition de devenir un réseau social au moment du rachat, une information que Zuckerberg connaissait, et que l’acquisition d’Instagram a, au contraire, favorisé sa croissance.
Meta reproche également à la FTC de définir de façon trop étroite le marché des réseaux sociaux en le limitant aux plateformes destinées au partage entre proches, comme Facebook, Instagram ou Snapchat (Snap Inc.) en excluant TikTok. Or, selon Meta, TikTok est un concurrent direct, dont le modèle a d’ailleurs forcé le groupe à s’adapter.
De son côté, la FTC considère que des plateformes comme TikTok, YouTube (Alphabet), Reddit ou X (anciennement Twitter), où les contenus sont largement diffusés à des inconnus, ne sont pas interchangeables avec les réseaux centrés sur les cercles sociaux personnels.
“Ce qui relie toutes ces applications sociales, c’est qu’elles cherchent à capter un maximum de temps et d’attention des utilisateurs grâce à des contenus générés par ces derniers, au détriment des autres applications, y compris celles de Meta”, a soutenu le groupe dans son argumentaire.
Si le juge Boasberg rejette la demande de Meta, les deux parties déposeront des conclusions finales et présenteront leurs plaidoiries. Si Meta est reconnu coupable de monopole illégal, une seconde phase du procès s’ouvrira pour déterminer les mesures correctives, potentiellement jusqu’à un démantèlement partiel.