Actualisé avec clôture du pétrole et de Wall Street

NEW YORK (awp/afp) - Les Bourses ont rebondi vendredi en Europe soutenues par des espoirs de règlement diplomatique du conflit russo-ukrainien, mais Wall Street s'est essoufflé à l'approche d'un week-end incertain.

Sans tendance claire à l'ouverture, les places européennes ont fini sur une note positive, profitant d'un rebond technique à Paris (+0,85%), Francfort (+1,38%) et Milan (+0,80%), grâce à des propos du président russe selon lesquels les discussions avanceraient dans un sens positif avec l'Ukraine.

Mais à mesure que cette avancée était contestée, notamment par la vice-présidente américaine Kamala Harris, Wall Street est franchement parti dans le rouge. Le Dow Jones a perdu 0,69%, l'indice Nasdaq, à forte coloration technologique, a lâché 2,18%, et l'indice élargi S&P 500, 1,30%.

La volatilité est restée forte cette semaine.

Le marché restera fébrile "tant que des missiles russes tomberont sur les villes ukrainiennes " et cela fait que "la plupart des investisseurs, en particulier les investisseurs à long terme, resteront à l'écart des marchés boursiers", prévoit Konstantin Oldenburger, analyste chez CMC Markets.

Mais, à observer cette fin de semaine dans le vert, "la peur extrême du marché" semble, selon lui, "se transformer lentement en quelque chose qui s'apparente davantage à de l'appréhension".

Alors que l'armée russe a étendu vendredi son offensive contre l'Ukraine, les sanctions continuent de pleuvoir.

Le président américain Joe Biden, de concert avec le G7 et l'Union européenne, veut exclure la Russie du régime normal de réciprocité régissant le commerce mondial, ce qui permettrait de lui infliger des hausses de tarifs douaniers en réponse à l'invasion de l'Ukraine.

Les Etats-Unis et l'UE ont également annoncé l'interdiction des exportations de produits de luxe à destination de la Russie.

Plusieurs sessions de pourparlers ont eu lieu depuis deux semaines, mais à ce stade, sans avancée en vue d'un cessez-le-feu.

Sur le marché obligataire, le taux des emprunts d'Etat américains à deux ans est monté à 1,76%, pour la première fois depuis 30 mois.

La courbe des taux s'aplatit de plus en plus (les taux à court terme se rapprochent de ceux à long terme), signe que le marché se prépare à un cycle de relèvements par la Banque centrale américaine (Fed) mais n'est pas convaincu par la vigueur de la croissance à long terme.

"Le marché obligataire a l'air d'être plus concentré sur l'inflation élevée et la hausse des taux de la Fed, alors que le marché actions s'intéresse davantage à l'Ukraine", a relevé Karl Haeling, de la banque LBBW.

Deutsche Bank en retrait du rebond

Deutsche Bank a lâché 1,53% à 9,59 euros. La première banque allemande ne se retire pas complètement de Russie, car elle veut continuer à servir des clients qui ne peuvent y rompre leurs liens du jour au lendemain. Il s'agit de les soutenir "autant que possible pendant cette phase difficile", a indiqué jeudi le patron Christian Sewing.

Pearson convoité

Le géant britannique d'édition et services éducatifs Pearson s'envolait de 18% à 776,60 à la fin des échanges après l'annonce qu'Apollo a déjà fait deux offres de rachat.

Rivian sur une pente raide

Le constructeur de véhicules électriques Rivian a dérapé (-7,56% à 38,05 dollars) suite à son annonce jeudi, après Bourse, qu'il ne prévoyait de produire que 25.000 exemplaires de ses modèles, alors que les analystes anticipaient 40.000.

De côté du pétrole, de l'euro et du bitcoin

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a terminé en hausse de 3,05% à 112,67 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en avril a gagné 3,12% à 109,33 dollars.

L'euro cédait 0,67% face au billet vert, à 1,0912 dollar.

Signe d'un léger regain d'appétit pour le risque, l'or, valeur refuge par excellence, reculait de 0,42% à 1.988,46 dollars l'once.

Le bitcoin s'effritait de 0,90% à 38.903 dollars.

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