17 mai (Reuters) - La Russie ne prévoit pas de bloquer
YouTube, filiale d'Alphabet, a déclaré mardi le
ministre russe du Développement numérique, reconnaissant qu'une
telle mesure pénaliserait les utilisateurs russes et devait être
évitée.
Moscou a bloqué d'autres réseaux sociaux étrangers mais
malgré les amendes et les menaces infligées à YouTube pour ne
pas avoir supprimé des contenus jugés illégaux et pour avoir
restreint l'accès à certains médias russes, la Russie n'a pas
réussi à bloquer le service d'hébergement de vidéos.
Avec environ 90 millions d'utilisateurs mensuels en Russie,
YouTube est extrêmement populaire et joue un rôle important dans
l'économie numérique. Bien que le pays compte des plates-formes
locales, il n'existe pas d'alternative viable à YouTube.
"Nous ne prévoyons pas de fermer YouTube", a déclaré Maksout
Chadaev, qui occupe également le poste de ministre des
Communications et des Médias, lors d'un forum éducatif.
"Avant tout, lorsque nous restreignons quelque chose, nous
devons être certains que nos utilisateurs ne souffriront pas",
a-t-il ajouté.
La concurrence est un moteur du progrès et le blocage est
une mesure extrême, a-t-il déclaré devant un vaste auditoire
composé essentiellement de jeunes Russes.
Google n'a pas répondu dans l'immédiat à une demande de
commentaire.
Les tensions entre Moscou et les grandes entreprises
technologiques se sont transformées en une véritable guerre de
l'information après l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24
février.
Début mars, la Russie a restreint l'accès aux plateformes de
Twitter, de Facebook, et d'Instagram. Le
régulateur des communications russe a également annoncé en avril
des mesures de représailles contre Google, accusant YouTube de
diffuser de "fausses images" sur le conflit ukrainien.
(Reportage Reuters; version française Dagmarah Mackos, édité
par Kate Entringer)