Mark Zuckerberg, PDG de Meta, a réorganisé les efforts d'intelligence artificielle du groupe au sein d'une nouvelle division baptisée Meta Superintelligence Labs, selon une source ce lundi.

Cette division sera dirigée par Alexandr Wang, ancien PDG de la start-up de labellisation de données Scale AI. Il occupera le poste de directeur de l'IA au sein de cette nouvelle initiative du géant des réseaux sociaux, d'après la même source.

Cette offensive à haut risque intervient après plusieurs départs de cadres et l'accueil mitigé réservé au dernier modèle open source Llama 4 de Meta, des difficultés qui ont permis à des concurrents comme Google, OpenAI ou encore le chinois DeepSeek de prendre l'avantage dans la course à l'IA.

Zuckerberg espère que ce nouveau laboratoire accélérera le développement de l'intelligence artificielle générale -- des machines capables de surpasser l'intelligence humaine -- et contribuera à générer de nouveaux revenus grâce à l'application Meta AI, à des outils publicitaires de conversion d'images en vidéos ou encore à des lunettes connectées intelligentes.

Au cours du mois écoulé, Zuckerberg a personnellement mené une offensive agressive de recrutement, multipliant les offres auprès de start-up telles que Safe Superintelligence (SSI), cofondée par Ilya Sutskever (ex-OpenAI), et contactant directement des candidats sur WhatsApp avec des propositions salariales à plusieurs millions de dollars.

Début juin, la maison mère de Facebook et Instagram a investi 14,3 milliards de dollars dans Scale AI.

En plus de Wang et de certains membres de Scale AI, la nouvelle division devrait également compter dans ses rangs Daniel Gross, cofondateur et PDG de SSI.

L'ancien PDG de GitHub, Nat Friedman, copilotera les Superintelligence Labs avec Wang et prendra la tête des travaux de Meta sur les produits IA et la recherche appliquée, selon la source.

Zuckerberg a également recruté 11 nouveaux spécialistes de l'IA, dont des chercheurs issus d'OpenAI, Anthropic et Google, toujours selon la même source.

Parmi ces nouvelles recrues figurent d'anciens chercheurs de DeepMind, Jack Rae et Pei Sun ; plusieurs anciens d'OpenAI comme Jiahui Yu, Shuchao Bi, Shengjia Zhao et Hongyu Ren ; ainsi que Joel Pobar d'Anthropic, qui avait déjà travaillé plus de dix ans chez Meta.

Début juin, Sam Altman, PDG d'OpenAI, avait déclaré que Meta proposait des primes de 100 millions de dollars à ses employés pour les débaucher.

Cependant, certains analystes s'inquiètent que le pari de Meta sur l'AGI (intelligence artificielle générale) ne soit un nouveau « moonshot » sans retour sur investissement à court terme. L'autre grand pari du groupe, la division Reality Labs, a englouti plus de 60 milliards de dollars depuis 2020, pour des résultats limités à la gamme de lunettes connectées Ray-Ban et aux casques Quest.

Au total, les géants de la tech devraient investir 320 milliards de dollars dans l'IA cette année.

En 2024, Microsoft a déboursé 650 millions de dollars pour recruter la majeure partie de l'équipe d'Inflection AI, dont son cofondateur Mustafa Suleyman, tandis qu'Amazon a débauché des talents clés chez Adept.

Mais la course à l'AGI reste incertaine : Yann LeCun, scientifique en chef de l'IA chez Meta, estime que les méthodes actuelles ne suffiront pas à atteindre le Graal technologique, tandis que Masayoshi Son, patron de SoftBank, prévoit une percée dans la décennie à venir.