SNCF

Avec un témoignage à Strasbourg et réaction actualisée de la SNCF, qui donne les prévisions pour lundi - Revoici avec mentions prev, photo, vidéo

PARIS (awp/afp) - Vers un "retour à la normale" lundi: 3 TGV sur 4 doivent circuler pour le dernier jour de la grève des contrôleurs SNCF, qui a conduit à l'annulation de 60% des trains ce week-end et pourrait perturber les fêtes selon l'issue des discussions avec la direction.

Réunis dans un collectif hors cadre syndical, les contrôleurs de la SNCF - aussi appelés chefs de bord - ont cessé le travail depuis vendredi pour réclamer une meilleure reconnaissance de leur statut.

Interrogé dimanche soir par l'AFP, un porte-parole de la SNCF évoque "un retour progressif à la normale lundi", avec 3 TGV sur 4 en circulation, et une reprise totale du trafic mardi.

Comme l'avait annoncé vendredi la direction de la SNCF, "de nouvelles rencontres" sont prévues cette semaine - jeudi selon le site du syndicat SUD Rail -, "dans le cadre du dialogue engagé depuis des semaines avec les organisations syndicales au sujet des chefs de bord".

Dimanche, le trafic était encore fortement perturbé, avec 60% de TGV et Intercités annulés.

En visite à Strasbourg pour découvrir son marché de Noël, Gérald Serve se félicite d'avoir trouvé un covoiturage pour regagner Lyon, après que le TGV qu'il devait prendre avec sa compagne a été annulé par deux fois.

"C'était délirant: on en aurait eu pour près de 400 euros pour deux, et dix heures de bus avec un passage par Paris", explique le technicien de fabrication de 28 ans. "Il y a sûrement une raison à cette grève mais cela ne nous arrange pas", a-t-il expliqué à l'AFP.

A l'exception de la CGT-Cheminots, tous les syndicats (Unsa-Ferroviaire, SUD Rail, CFDT-Cheminots et FO-Cheminots) ont apporté leur appui au mouvement.

Pour faire pression sur la SNCF, les contrôleurs menacent aussi de faire grève les week-end de Noël et du Nouvel An.

Craignant des perturbations pendant les fêtes de fin d'année, le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune, a appelé samedi à la "responsabilité collective".

"On fera le maximum pour qu'il n'y ait pas de grève à Noël", a promis Nicolas Limon, l'un des fondateurs du Collectif national ASCT (CNA), lancé en septembre sur Facebook et qui compte aujourd'hui près de 3.000 membres.

Il avait indiqué vendredi à l'AFP que "plus de 80%" des contrôleurs seraient en grève pendant le week-end.

"Une vraie galère"

A la gare de l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle comme à celle de Lille Flandres, quelques rares personnes attendaient dimanche sous les écrans, qui annonçaient seulement une poignée de TGV en circulation.

Anne Gravereaux et son mari arrivent tout juste de Cannes pour voir leur parrain de 93 ans en Ehpad. Pour venir à Lille, "on a regardé toutes les options: louer une voiture, venir en covoiturage...". Ils ont finalement trouvé ce train, après une première escale la veille à Paris: "une vraie galère!", raconte-t-elle.

Les presque 10.000 chefs de bord de la SNCF, dont près de 3.000 travaillent sur les TGV et Intercités, ont une fonction essentielle en matière de sécurité de la circulation et des voyageurs. Sans eux, les trains ne peuvent pas circuler.

Au-delà des questions de salaire, les contrôleurs se sentent "maltraités", et réclament une meilleure prise en considération ainsi qu'une amélioration de leurs conditions de travail, avait expliqué samedi sur RMC Fabien Villedieu, délégué syndical SUD Rail.

"C'est une grève qu'on n'a pas vue arriver, ni nous ni les syndicats", avait reconnu jeudi le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou, lors d'une conférence organisée par le magazine Challenges.

Après ce week-end de "prise de température", SUD Rail espère que des propositions concrètes seront formulées lors des négociations la semaine prochaine, disant "croire au dialogue social", surtout à l'approche de Noël.

Le mois de décembre s'annonce agité à la SNCF: cette mobilisation survient juste avant le début des négociations annuelles pour les salaires, qui doivent s'engager mercredi au niveau du groupe.

La CGT, SUD Rail et CFDT ont appelé à une "grève unitaire" ce jour-là.

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