New York (awp/afp) - Wall Street n'a pas pu maintenir son rebond jeudi et a conclu sur un net repli, plombée par le secteur technologique à nouveau, alors que les investisseurs digéraient de nouvelles données sur l'emploi et l'inflation.

Selon des résultats définitifs à la clôture, l'indice Dow Jones a lâché 0,49% à 36.113,62 points. Le Nasdaq, où se concentrent les valeurs technologiques, a reculé de 2,51% à 14.806,81 points et le S&P 500 de 1,42% à 4.659,23 points.

"Les investisseurs ont passé au crible des données économiques mitigées qui ont montré que si les prix à la production se sont modérés plus que prévu sur un mois (+0,2%), ils sont restés très élevés sur un an (+9,7%)", relevaient les analystes de Schwab.

"De plus, les demandes de chômage ont augmenté de manière inattendue pour une deuxième semaine consécutive, probablement en raison de l'impact de la propagation purulente du variant 0micron, mais les demandes en glissement restent dans une tendance à la baisse", ont-ils noté.

Du 2 au 8 janvier, 230.000 personnes se sont inscrites au chômage pour recevoir une allocation, soit 23.000 de plus que la semaine précédente.

Cette légère remontée reflète l'impact du variant Omicron, "qui ne devrait pas durer", selon les analystes de HFE.

En glissement sur quatre semaines, les inscriptions au chômage restent à la baisse.

Cela démontre que le marché de l'emploi demeure tendu, un facteur qui pourrait encore peser sur l'inflation à l'avenir, ce qui refroidissait les investisseurs alors que la Banque centrale américaine (Fed) se dit prête à abattre l'inflation en relevant les taux dans trois mois.

Devant une commission du Sénat, Lael Brainard, la future numéro deux de la Fed, a affirmé être "très préoccupée par le niveau élevé de l'inflation".

"Nous entendons des familles de travailleurs à travers le pays parler d'inflation (...) Nous avons un outil puissant et nous allons l'utiliser", a-t-elle assuré.

Sensible aux craintes d'inflation, le secteur de la technologie a une nouvelle fois faibli, y compris les grands noms comme Amazon (-2,42% à 3.224,28 dollars), Apple (-1,90%, 172,19 dollars), Facebook (-2,03%, 326,48 dollars) et Netflix (-3,35%).

Le constructeur automobile électrique Tesla a abandonné 6,75%, tandis que l'action de Ford a connu une belle journée, grimpant de plus de 5% en séance avant de terminer en hausse de 2,25% à 25,02 dollars.

Ford, qui mise gros sur l'électrique à l'avenir, a dépassé pour la première fois les 100 milliards de dollars de capitalisation boursière, passant devant son rival General Motors. Il reste toutefois loin derrière Tesla, dont la valeur en Bourse dépasse les 1.000 milliards de dollars.

Nouvellement entré à Wall Street, le fonds de capital-investissement TPG a réussi la première grosse IPO de ce début d'année.

La société, introduite en Bourse au prix de 29,50 dollars l'action, soit une valorisation de plus de 9 milliards de dollars, a terminé son premier jour de cotation en hausse de 15,25% à 34 dollars.

Basé à Forth Worth (Texas), TPG, qui a levé un milliard de dollars dans l'opération, est l'un des derniers groupes d'investissements à s'installer sur le marché boursier après Blackstone, KKR ou Carlyle. La société gère 109 milliards de dollars d'actifs.

Delta Airlines (+2,17% à 41,29 dollars) a ouvert la saison des résultats, après un trimestre difficile sous l'effet du variant Omicron qui a conduit à l'annulation de dizaines de milliers de vols.

Mais la compagnie aérienne s'est déclarée optimiste pour l'ensemble de 2022, même si Omicron va encore retarder "de deux mois", selon Delta, la reprise du secteur aérien.

Les titres d'United Airlines (+3,50%) et d'American Airlines (+4,54%) ont bénéficié de l'élan.

Boeing a grimpé de 2,91% à 223,78, dollars alors que des informations de presse signalent que le 737 MAX, qui avait été cloué au sol mondialement en 2019 après des accidents, pourrait reprendre du service en Chine.

Les rendements sur les bons du Trésor à dix ans se sont nettement détendus à 1,69% contre 1,74% la veille.

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