Zurich (awp) - Meyer Burger, en pleine restructuration pour devenir un producteur de modules et cellules solaires, n'est pas parvenu à améliorer sa rentabilité au premier semestre. Mais le groupe signale le plein d'entrées de commandes jusqu'à la fin de l'année.

Le chiffre d'affaires du groupe bernois a chuté de 64,7% à 18 millions de francs suisses par comparaison avec les six premiers mois de 2020, selon un communiqué paru jeudi. La perte opérationnelle s'est creusée de plus de trois millions à 30,9 millions de francs suisses, tandis que la perte nette s'est stabilisée à 37,2 millions.

Tous ces chiffres sont décevants par rapport aux attentes des analystes interrogées par AWP.

Néanmoins l'entreprise thounoise a un carnet de commandes bien rempli en provenance des Etats-Unis et de l'Europe jusqu'à la fin de l'année, avec les premiers projets dans le domaine des centrales solaires et des grandes toitures industrielles qui ont été remportés. La direction se veut confiante pour l'avenir, mais ne livre aucune prévision chiffrée pour 2021.

Interrogé par AWP, le directeur général Gunter Erfurt estime que Meyer Burger se trouve sur la bonne voie pour atteindre ses objectifs de 2023 et de 2027. "Nous avons terminé la transformation stratégique du modèle d'affaires et nous avons démarré en fanfare la distribution de modules solaires".

M. Erfurt a confirmé son objectif de chiffre d'affaires d'au moins 550 millions de francs suisses en 2023 et a précisé qu'il visait une marge opérationnelle (Ebitda) d'au moins 25% pour 2023. Et d'ici 2027, les ventes devraient alors se hisser à au moins 2 milliards et la marge à au moins 30%.

L'objectif: un seuil de rentabilité en 2022 

Plus proche de nous, en 2022, l'entreprise escompte un retour aux bénéfices. "Notre objectif est de parvenir au seuil de rentabilité l'année prochaine", a indiqué le patron. Meyer Burger travaille depuis peu avec 30 grossistes, mais vise 50 grossistes à terme.

L'homme fort du groupe dit ne pas s'inquiéter des retards récemment enregistrés dans le développement de la production sur les deux usines dans l'est de l'Allemagne. "Ces retards ne sont pas de nature substantielle", a rassuré M. Erfurt, d'autant plus qu'entretemps les pièces manquantes ont été livrées.

Il a souligné que les sites de production fonctionnaient 24 heures sur 24, sept jours sur sept et que les 350 employés nécessaires pour faire tourner les usines ont été trouvés.

Par ailleurs, il n'a pas voulu s'étendre sur les frictions avec une partie des actionnaires. "Je consacre toute mon énergie à faire de notre projet ambitieux un succès". Au début du mois, l'Association suisse de protection des actionnaires (SASV) a reproché au groupe bernois d'avoir enfreint à plusieurs reprises le droit des actionnaires. Meyer Burger a balayé ces critiques, se réservant le droit d'agir en justice.

A 11h20, Meyer Burger prenait 6,7% à 0,43 centimes de franc. L'indice SPI, de son côté, perdait 1,8%.

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